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Malgré la contestation en Israël même, Netanyahou intensifie sa guerre

Manifestation en solidarité avec le peuple palestinien, Paris, juin 2024. Photo : Hermann Click

L’annonce, le 1er septembre, de la mort de six otages israéliens à Gaza a provoqué en Israël même la plus grosse manifestation contre Netanyahou. La centrale syndicale Histadrout, d’ordinaire peu audacieuse, appelait pour le lundi suivant à une grève générale pour demander des négociations. À la demande du gouvernement, le tribunal de Tel-Aviv a ordonné l’arrêt immédiat de la grève dès le début de l’après-midi, la déclarant illégale car politique et causant du tort à l’économie du pays ! Pour Netanyahou, toute contestation de sa guerre est intolérable.

Pourtant, la contestation massive, avec plus de 300 000 manifestants dans les rues de Tel-Aviv, est restée limitée. C’est le sort des otages israéliens qui a mobilisé, pas celui des Palestiniens de Gaza, leurs 41 000 morts et leur exode quasi général vers le sud de la bande où sévissent famine et maladies. Néanmoins, des Israéliens prennent conscience que cette guerre n’est pas la leur. Cela pourrait donner plus d’audience à ceux, certes bien minoritaires jusque-là, qui en Israël militent contre l’oppression du peuple palestinien.

Israël continue son escalade meurtrière

On ne saura jamais si les six otages ont été abattus par le Hamas lors de l’attaque par l’armée israélienne, ou tués par les tirs israéliens eux-mêmes. Pour Netanyahou, ils sont prétexte pour annoncer un renforcement de la guerre : maintien de l’armée israélienne tout le long de la frontière entre Gaza et l’Égypte, bloquant le passage de l’aide humanitaire, malgré la demande égyptienne de retrait de ces troupes ; annonce d’un plan d’occupation militaire permanent de la bande de Gaza pour « l’après-guerre ».
Simultanément, en Cisjordanie, les expéditions des colons d’extrême droite pour expulser les Palestiniens se multiplient, brutalement appuyées par l’armée : plus d’une trentaine de morts ces derniers jours, dont une militante américaine tuée par les tirs de l’armée sur les manifestants lors d’un rassemblement contre les occupations de terres.

Maintenir l’ordre au Moyen-Orient en laissant Israël massacrer

Les États-Unis tentent bien mollement d’organiser une négociation, avec pour médiateurs les dictateurs d’Égypte et du Qatar – tout sauf des amis du peuple palestinien ! –, par crainte de voir l’escalade d’Israël déstabiliser la région. Mais sur le fond, Israël garde leur appui inconditionnel et des autres puissances occidentales, dont la France. La candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine, Kamala Harris, a d’ailleurs à nouveau appuyé Netanyahou, déclarant que « cette organisation terroriste » [le Hamas] doit être « éliminée ».

À la mi-août, en plus des livraisons d’armes permanentes et du soutien logistique à Israël, les États-Unis ont envoyé un sous-marin nucléaire lance-missiles supplémentaire au Moyen-Orient. Il s’agissait de dissuader l’Iran de riposter aux attaques d’Israël, notamment le meurtre à coup de missile en plein Téhéran du chef du Hamas (son négociateur, qui plus est). Pour que l’ordre règne dans la région et qu’Israël puisse mener sa guerre « en paix ».

Contre la guerre génocidaire menée à Gaza avec le soutien des puissances impérialistes (dont la France), pour le retrait immédiat des troupes israéliennes de Gaza et des colonies en Cisjordanie, et plus largement, pour les droits des Palestiniens à vivre libres et autrement que dans l’enfer de camps de réfugiés et, à Gaza, d’une enclave de misère et de ruines, nous continuerons à manifester notre soutien de travailleurs internationalistes au peuple palestinien.

Olivier Belin

(Article paru dans le numéro 18 de Révolutionnaires)