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Manifs de masse pour la Palestine : c’est parti !

60 000 personnes à Paris, 5 000 à Lille, Lyon, Marseille, des centaines dans bien des villes… Samedi 4 novembre, les premières manifestations massives de soutien à la lutte du peuple palestinien ont eu lieu en France.

Des manifestations encourageantes car populaires et pleines de rage

Enfin éclate au grand jour la colère ressentie par des milliers de jeunes, de travailleuses et travailleurs. Indignation face aux massacres de masse perpétrés contre la population de Gaza. Dégoût face au racisme qui s’exprime de manière ouverte dans les médias et dans la bouche des gouvernants. Mais aussi le sentiment de la force du nombre qui trouvait enfin le chemin de la rue : alors que les organisations institutionnelles du mouvement ouvrier – partis de gauche comme syndicats – étaient plus que discrètes, ce sont les très nombreuses femmes, jeunes et moins jeunes, souvent d’origine maghrébine, qui ont dynamisé les cortèges. Les jeunes des quartiers populaires étaient présents en nombre, au sein de manifestations diverses, où étaient largement repris les slogans mettant en cause la complicité de Macron et des grandes puissances avec l’État d’Israël.

La politique de l’étouffoir ne peut pas marcher éternellement !

Pendant près d’un mois, Macron, Darmanin et leur cohorte de préfets se sont acharnés à interdire tous les rassemblements et manifestations. Leurs arguments se résumaient aux amalgames odieux qui assimilent la solidarité avec la lutte du peuple palestinien à un soutien au « terrorisme » et à l’antisémitisme. Mais ces gesticulations, relayées par l’extrême droite (qui, il est vrai, s’y connaît bien en matière d’antisémitisme !), n’ont pas pu dissimuler bien longtemps l’infamie du soutien sans faille de l’État français à un gouvernement israélien intégriste religieux et nationaliste fanatique. À l’opposé d’une guerre entre communautés fantasmée et excitée par en haut, les réactions populaires dans les rues du monde entier montrent que la solidarité franchit au contraire toutes les frontières.

Cette solidarité envers le peuple palestinien, dont le caractère de classe est latent, pourrait réunir dans la rue les milieux de travailleurs militants ouvriers, de celles et ceux qui se sont battus en gilet jaune ou pour les retraites, les milieux immigrés et la jeunesse des quartiers populaires qui s’est soulevée contre les violences policières. C’est cela que la logorrhée macroniste a cherché à empêcher. C’est ce à quoi nous devons nous employer.

La paralysie et la lâcheté des principales organisations du mouvement social, dénuées de toute volonté de contester les interdictions de manifestation, a laissé le champ libre au gouvernement… jusqu’à ce que la colère déborde. En cherchant à manifester même en cas d’interdiction, et en contestant l’interdiction de manifester jusqu’au tribunal, nous avons obtenu, aux côtés d’Europalestine, la levée d’interdiction le soir du 19 octobre à Paris, ce qui a ouvert la voie aux premiers rassemblements non interdits qui ont grossi de semaine en semaine.

Amplifier et ancrer la mobilisation dans les quartiers, dans les lieux d’études et de travail

Il ne faut bien sûr pas s’arrêter là. On se demande souvent comment agir face au massacre en cours, en plus des manifestations… En réponse à un appel des syndicats palestiniens aux travailleurs du monde entier à « s’opposer à la production et l’acheminement d’armes vers Israël », plusieurs syndicats belges du secteur de la manutention ont exprimé dans un communiqué leur « refus de manutentionner du matériel militaire destiné à la guerre en Palestine ». C’est aussi directement sur les lieux de travail, en perturbant l’appareil militaire et en faisant pression sur les gouvernements qui soutiennent la politique colonialiste d’Israël. Car c’est nous, travailleurs et travailleuses, qui faisons tout fonctionner.

Il faut ancrer la mobilisation dans les lieux de travail et d’études. D’abord pour amplifier les manifestations qui montrent que le massacre des Palestiniens ne se fera pas au nom des classes populaires.

Xavier Chiarelli

 

(Article paru dans Révolutionnaires, numéro 7, novembre 2023)