Dans un rapport encore confidentiel, que Mediapart s’est procuré, l’Autorité de la concurrence révèle l’entente ayant permis à Veolia, Suez et la Saur de mettre la main, en 2011, sur un marché géant de près d’un milliard d’euros en Île-de-France. Un regroupement nommé « Biosav », réunissant des filiales de Veolia et Suez, a remporté le marché de la modernisation de l’usine de Seine Aval dans les Yvelines, gérée par le Siaap (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne). Le montant, d’abord évalué à 547 millions d’euros, s’est envolé à 929 millions lors de la phase d’appel d’offres. Une filiale de la Saur, la société Stereau, a ensuite secrètement négocié avec ce regroupement pour récupérer une part du marché. Bilan : une augmentation des tarifs de l’eau de 30 % entre 2010 et 2015 pour les usagers et l’endettement du Siaap auprès de la Banque européenne d’investissement. Pour le cartel de l’eau, les profits coulent à flots.