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Marseille : début du procès des logements indignes de la rue d’Aubagne

Le 5 novembre 2018, deux immeubles insalubres s’effondraient aux 63 et 65 rue d’Aubagne, au cœur de la ville, non loin du Vieux Port, faisant huit morts et jetant des dizaines de personnes à la rue. Seize prévenus sont au banc des accusés, dont plusieurs copropriétaires du 65 qui n’avaient pas fait réaliser les travaux nécessaires à la sécurité de l’immeuble ; leur syndic, resté sourd aux signalements des locataires ; et un expert, qui avait réalisé une expertise de l’immeuble en à peine une heure, sans même prendre le temps de visiter la cave, deux semaines avant le drame, expertise après laquelle les habitants avaient été autorisés, sauf pour un appartement, à rentrer chez eux. Mais aussi un élu, alors adjoint au maire, chargé de lutter contre « l’habitat dégradé et indigne », dont les services, totalement désorganisés, auraient géré les nombreux signalements « avec une légèreté qui interroge », selon les termes des magistrats instructeurs. À l’époque, bien au-delà de la rue d’Aubagne, l’onde de choc s’était propagée à toute la ville : plus de 3 000 personnes avaient été évacuées de leurs logements l’année qui a suivi, par précaution. Et cette affaire n’est que la partie visible de l’iceberg. Dans la cité phocéenne, on estime qu’au moins 100 000 personnes sont mal logées, victimes de la pauvreté, mais aussi de marchands de sommeil et de propriétaires véreux.