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Marseille s’enflamme

Marseille, 8 mai 2024, arrivé du Belem. Source : Wikimedia commons

Durant trois jours, le chaudron olympique est resté allumé à Marseille avant que la flamme olympique reparte à travers le pays jusqu’à sa destination finale, Paris. Débarquée en bateau, elle a traversé les quartiers de la cité phocéenne dans un certain engouement.

Les Marseillais venaient saluer (malgré le très pesant dispositif sécuritaire) plusieurs de leurs grands sportifs qui se relayaient pour porter le symbole, ainsi que quelques artistes comme Soprano. C’est d’ailleurs à Jul, le producteur rappeur à succès, qu’est revenu « l’honneur » d’enflammer le chaudron olympique devant le Vélodrome.

Le parti Renaissance, en la personne du sinistre Muselier, président de la région Paca, a quand même trouvé le moyen de reprocher à Jul d’avoir remercié « la zone », comme il surnomme affectueusement son quartier et sa ville, plutôt que de « remercier la France ». Vraiment, ces politiciens macronistes ou d’extrême droite ne savent plus quoi inventer pour exprimer leur racisme et leur mépris de classe.

Pas étonnant toutefois que cette bourgeoisie souhaite profiter des Jeux olympiques pour asséner sa propagande chauvine. Depuis la reprise par le baron raciste et sexiste Coubertin du mythe des jeux de l’antiquité, la compétition sert de grand raout capitaliste et nationaliste.

La tradition de la flamme illustre assez bien ce que sont les Jeux, en effet elle n’existe que depuis les « jeux nazis » de 1936 à Berlin. Une proposition que Hitler accepta et qui perdure jusqu’aujourd’hui, un héritage plus lourd à porter que les deux kilos et demi du flambeau ! Souhaitons que les Marseillais porteurs ignoraient ce détail !

Malgré tout, un réel succès populaire accompagnera sans doute les JO et les dizaines de milliers de personnes présentes sur le parcours de la flamme en témoignent. Si la célébration du sport de haut niveau est forcément entachée par sa dimension nationaliste et marchande, il est évident que tous les amateurs de sport ne sont pas les fervents patriotes que la bourgeoisie voudrait compter. Aussi nombreux, ils pourraient d’ailleurs le démontrer dans d’autres arènes, celles de la lutte des classes.

Philippe Caveglia