Depuis le 6 avril, plus d’une centaine de jeunes du collectif des mineurs isolés du parc de Belleville occupent la Maison des métallos, ancien fief de la CGT métallurgie devenu lieu culturel. Ces adolescents et adolescentes, venus seuls de divers pays, et soutenus par des collectifs de quartier, revendiquent des hébergements décents, des soins médicaux, une scolarité, la gratuité des transports… et de rester à Paris.
S’organiser pour exiger de quoi vivre, tel est le quotidien de ces centaines de jeunes depuis des mois ! Contre eux : l’État et la mairie de Paris, qui, en remettant en cause leurs documents d’identité et leur minorité, les privent des dispositifs de protection de l’enfance. En recours juridique, tous ces mineurs devront attendre entre six mois et un an avant une éventuelle décision, sans aucun droit. D’ici-là, c’est la rue, la débrouille et tous les risques qui vont avec, incluant le harcèlement de la police qui traque les campements de fortune sous les ponts ou dans les gares… La maire de gauche de Paris, Anne Hidalgo, livre en pâture ces adolescents et adolescentes qui ont quitté leurs proches à cause des politiques impérialistes qui sèment guerres et pauvreté dans leur pays d’origine.
Nettoyage social pour les JO
Les autorités veulent faire « place nette » pour les Jeux olympiques. Les gymnases ouverts pour loger des centaines de jeunes vont accueillir policiers et agents de sécurité pendant les JO. L’État et la mairie sont main dans la main dans la chasse aux immigrés, alors qu’ils mettent en place 14 250 nouveaux lits pour le village olympique, la honte !
De la rue à la lutte
Mais grâce à l’organisation du collectif des mineurs isolés depuis septembre 2023, après l’expulsion violente de plusieurs centaines d’entre eux regroupés dans le parc de Belleville, ils ont réussi à instaurer un rapport de force. En organisant des assemblées générales, en allant à la rencontre d’autres campements de jeunes, par des rassemblements devant la mairie du 20e, des occupations… ils ont réussi à imposer à la mairie l’hébergement en gymnases de plus de 450 jeunes. Aussi en s’intégrant aux luttes du monde du travail, en participant à toutes les échéances de mobilisation, avec des cortèges dynamiques et remarqués lors de nombreuses manifestations.
La mobilisation des jeunes du collectif des mineurs isolés montre que la lutte paie, que face aux risques d’OQTF d’un État capitaliste qui organise la répression des étrangers, c’est le mouvement de l’ensemble des travailleurs qui fera gagner reculer ce gouvernement des superprofits, qui ne veut pas qu’on « gâche la fête » par nos luttes.
Correspondants
(Article paru dans Révolutionnaires numéro 13, 25 avril 2024.)