Nos vies valent plus que leurs profits

Nature et préjugés : convier l’humanité dans l’histoire naturelle, de Marc-André Sélosse

Actes Sud, 2024, 437 p., 25 €, illustrations d’Arnaud Rafaelian

Marc-André Sélosse est un biologiste spécialiste des « mycorhizes », ces réseaux d’interdépendance – les symbioses – entre racines des plantes et champignons du sol. Professeur au Muséum national d’histoire naturelle (à Paris), il fait profiter le grand public de ses talents de vulgarisateur. Parmi ses précédents ouvrages passionnants : Jamais seul : ces microbes qui construisent les plantes… (paru en 2017), L’Origine du monde : une histoire naturelle du sol… (2021). Il a tenu également une quarantaine de chroniques hebdomadaires dans l’émission de France Inter, « La terre au carré », entre 2020 et 2021, rassemblées dans un joli recueil illustré intitulé Petites histoires naturelles (Actes Sud, 2021, 17,50 €). Chaudement recommandé.

Et voici son dernier ouvrage, « Nature et préjugés… ». Il s’agit cette fois du message très argumenté d’un théoricien de l’évolution (et du rôle des symbioses dans l’évolution). Un pavé, certes, à la fois dense (à lire par petites doses) mais dans un style imagé et destiné à un large public. Les dix chapitres décortiquent ces préjugés, même bien intentionnés, un à un. Par exemple : « La nature est bien faite » ? Non. La sélection a ses errances et l’évolution ses charniers… Ses derniers chapitres sont des plaidoyers pour la science et l’interdisciplinarité.

Ce chercheur et théoricien n’a semble-t-il pas de culture marxiste, mais ses travaux et développements sur la symbiose offrent un terreau très fertile à tous nos dialecticiens militants ne voulant pas rester hors sol…

H.C.

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 12, avril 2024.)