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Ni trêve ni humanité sous le capitalisme

Photo : Naaman Omar apaimages

La « trêve humanitaire » à Gaza célébrée par les dirigeants des grandes puissances préparait en fait une nouvelle offensive de l’armée israélienne. Au sud cette fois, là où les Gazaouis sont invités à fuir. C’est au tour de Rafah, la ville par laquelle les convois humanitaires transitent depuis l’Égypte, d’être bombardée. Frappes aveugles ? Non, des frappes ciblées, car c’est l’ensemble de la population palestinienne que le gouvernement israélien cherche à terroriser et voudrait chasser de sa minuscule bande de terre. Un nettoyage ethnique d’une barbarie indescriptible qui a fait plus de victimes femmes et enfants en deux mois que l’armée de Poutine n’en a fait en Ukraine depuis presque deux ans.

L’extrême droite en embuscade

Comment une telle violence pourrait-elle rester sans effet en France et dans le reste du monde ? Les Arabes sont chassés de Palestine dans le silence complice des dirigeants de toutes les grandes puissances. Alors la canaille d’extrême droite demande pourquoi ils ne seraient pas chassés demain de France, confortée qu’elle est dans son racisme débridé par le soutien de Macron et de l’État français à l’État colonial israélien. La mort à Crépol du jeune Thomas, tué dans une rixe comme il en existe trop, a fourni le prétexte d’une expédition punitive d’escadrons fascistes qui ont cherché à instaurer la terreur dans un quartier populaire de Romans-sur-Isère. D’autres rassemblements de nazillons ont eu lieu également ailleurs, comme à Paris où ils se sont retrouvés à deux cents en faisant le salut hitlérien.

Darmanin dit vouloir dissoudre les groupes d’extrême droite impliqués dans la ratonnade de Romans-sur-Isère. Mais sa politique en reprend pourtant les thèmes et en favorise le développement. La nouvelle loi « Immigration » actuellement débattue à l’Assemblée s’en prend par des moyens bien plus puissants que ceux des petites bandes fachos à nos frères et à nos sœurs étrangers. À ceux et celles qui travaillent dans les cuisines, les chantiers, les Ehpad, les hôpitaux, pour des salaires encore plus misérables que ceux d’entre nous qui ont les « bons » papiers ou la « bonne » couleur de peau. Leur droit de vivre ici serait conditionné au renouvellement de leur contrat de travail, c’est-à-dire au bon vouloir de nos patrons, capables, on le sait, de tous les chantages.

Nous sommes toutes et tous concernés

Le grand patronat, gavé par l’augmentation de leurs marges qui alimente l’inflation, ne veut rien lâcher sur les salaires. Pour mieux nous imposer ces reculs, aidé par le gouvernement, il cherche à nous diviser en s’en prenant aux plus vulnérables d’entre nous, en tentant d’enfoncer un coin entre Français et étrangers. Il veut empêcher une riposte de classe, en brandissant la prétendue guerre « des civilisations ». Ils veulent imposer leur volonté en essayant de bâillonner toute contestation. C’est aussi pour cela que le gouvernement voudrait que nous nous taisions sur la Palestine en jetant le soupçon d’antisémitisme sur quiconque dénonce les massacres !

Nous ne pouvons pas assister passivement à l’écrasement à Gaza de tout un peuple. Des résistances existent, comme en témoignent les manifestations de solidarité au peuple palestinien qui continuent chaque week-end. Il faut les amplifier !

Nous ne pouvons pas davantage laisser ici se développer le poison du racisme qui cherche à dresser des travailleurs contre d’autres travailleurs. Des manifestations sont prévues partout le 18 décembre contre la loi Darmanin et il faudra là aussi qu’elles soient massives.

Face aux attaques du gouvernement et du patronat contre notre niveau de vie et nos conditions de travail, les organisations syndicales restent passives depuis la fin du mouvement sur les retraites. Nous aurons besoin de construire un mouvement d’ensemble, sans elles s’il le faut, si nous voulons empêcher d’autres attaques contre nous, de plus grande ampleur encore.

 

Éditorial du NPA du 4 décembre 2023

 

 


 

 

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