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Nouvelle escalade de la guerre israélienne à Gaza

Lundi 31 mars, l’armée israélienne a diffusé l’ordre à la population de Rafah de quitter la ville, annonçant une nouvelle offensive terrestre dans le sud de la bande de Gaza, après deux semaines de bombardements massifs de l’enclave, qui ont fait plus de 1 000 morts.

La rupture depuis le 18 mars de la trêve avait suscité en Israël, pour la première fois depuis le début de la guerre, des manifestations massives contre Netanyahou. Elles se sont poursuivies le week-end des 28-29 mars. Celle du lundi 30 mars s’est terminée par des affrontements avec la police aux abords du siège du Parlement. Mais cette contestation se limite à la crainte que la reprise de la guerre sacrifie la vie des otages non encore libérés. Pas de contestation de la guerre elle-même. Quant aux partis d’oppositions qui ont appelé à ces manifestations, après avoir pendant 15 mois soutenus sans broncher la politique guerrière, leur motif était purement politicien : protester contre le limogeage par Netanyahou du chef du Shin Bet, l’organisme de sécurité intérieur, police politique du pays. Tant qu’on en est là, et que les petites poignées de militants qui, en Israël, contestent l’oppression du peuple palestinien ont toutes les peines à se faire entendre, il n’y a pas de quoi gêner le Premier ministre.

Netanyahou peut toujours prétendre que sa guerre est destinée à sauver les otages : « Nous menons (les négociations) sous le feu, et donc c’est également efficace. » Et il se flatte « qu’il commence à y avoir des fissures », en faisant allusion aux manifestations à Gaza, dont l’importance et la signification est bien difficile à connaitre, mais où 15 mois de bombardements et d’exode permanent, le blocage total par Israël du passage des ravitaillements et secours ne peuvent que créer le désespoir.
Dans ses exigences de négociations « sous le feu » Netanyahou ne met rien moins que le départ du Hamas, dont les responsables seraient « autorisés à partir ». Et il annonce son objectif : « Nous assurerons la sécurité générale dans la bande de Gaza et faciliterons la mise en œuvre du plan Trump, le plan d’émigration volontaire. » En clair l’intention de vider Gaza de sa population et l’annexer.

Simultanément les opérations militaires et implantations de nouvelles colonies continuent de plus belle en Cisjordanie : 13 nouveaux secteurs de colonie ont été décrétés « séparés » de la Cisjordanie, c’est-à-dire annexés par Israël, et dimanche 30 mars le gouvernement israélien décidait la construction de deux nouvelles routes destinées à relier les nouvelles colonies.

Avec déjà plus de 50 000 morts, cette guerre n’a d’autre but que de finir d’expulser le peuple palestinien, dont déjà des millions, chassés par les guerres précédentes de création puis d’extension d’Israël, ont émigré, souvent dans des camps, en Jordanie, en Syrie ou au Liban où Israël vient à nouveau cette semaine de faire des bombardements. Avec l’appui de toutes les grandes puissances occidentales, Trump en tête, mais aussi Macron, et pratiquement toute la classe politicienne française. C’est bien pourquoi il reste indispensable de continuer à manifester notre opposition à cette guerre génocidaire et notre soutien au peuple opprimé de Palestine.

Olivier Belin