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Nupes, NFP : tout sauf les luttes…

De la nouvelle union au mythe du « Front popu »

Après l’accord de la gauche pour les élections législatives de 2022 qui avait donné naissance à l’éphémère Nupes, une nouvelle « union » est venue plus tôt que prévu, en juin dernier où, après l’émotion suscitée par le score du Rassemblement national aux Européennes, les partis de gauche – prétendument pour « battre Le Pen » – ont servi le NFP (Nouveau Front populaire).
Dès le lendemain du premier tour des législatives, le NFP se transformait en front républicain, toujours pour battre le RN. Fini le « programme de rupture », ses électeurs étaient appelés à voter pour des Élisabeth Borne ou Gérald Darmanin. La gauche unie, avec 182 députés sur 577 (donc une majorité de droite et extrême droite à l’Assemblée), revendiquait néanmoins la tête du gouvernement, avançant Lucie Castets, en promettant de mettre son programme au placard, et même de laisser de côté les Insoumis de Mélenchon, soupçonnés d’effrayer le bourgeois. Pendant que le RN de Le Pen se donnait le beau rôle de parti d’opposition.

Entre cris et grincements de dents, le NFP passe l’arme à gauche

« Plus Mélenchon crie, moins on l’entend », se plaignait en décembre Olivier Faure, alors qu’après la chute de Barnier il tentait de marchander avec Macron un gouvernement auquel il puisse participer – sous prétexte que « la politique de la chaise vide », ça « affaiblit la gauche ».

Dans la même veine, Fabien Roussel, chef du PCF, condamnait les Insoumis en étalant sa rancœur d’avoir échoué à l’élection : « Moi-même, si j’ai été battu dans ma circonscription, c’est parce que j’ai fait une alliance avec les Insoumis. »

Alors, que reste-t-il du NFP ?

Mélenchon tranche un peu, il est vrai. Il tient à sa posture d’opposant. Mais ce n’est pas pour sortir des « solutions » institutionnelles avec son leitmotiv : « Macron destitution » ou « référendum révocatoire » pour le dégager. Et décrocher une présidentielle rapprochée… que Marine Le Pen pourrait gagner ?

C’est au contraire la lutte de classe qu’il faut mettre au centre, l’arme des travailleurs et de la jeunesse pour la défense de leurs intérêts… mais cela la gauche institutionnelle n’en a que faire !

Olivier Belin

 

 


 

 

Cet article fait partie d’un dossier paru dans le numéro 25 de Révolutionnaires.

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