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On ne la ferme pas, bande dessinée de Benoît Jahan

On ne la ferme pas, bande dessinée de Benoît Jahan
éd. FLBLB, 2024, 200 p., 20 €

Les manifs sont rares au Pradet (Var) alors quand, en mai 2014, Benoît voit des gens rassemblés avec des pancartes devant l’école Jean-Jaurès, l’école de son enfance, là où il s’apprêtait à scolariser sa fille aînée à la rentrée suivante, il s’arrête. Il apprend alors que le maire nouvellement élu, Stassinos, veut fermer cette école centenaire, en prétextant qu’un des bâtiments préfabriqués construit en annexe est amianté… C’est le point de départ d’un récit mis en images par Benoit lui-même : son engagement dans une lutte qui va être au cœur de sa vie pendant six ans. Lui qui d’habitude préfère crayonner en solo, va se retrouver à manier toutes les formes de son art au service du collectif qui se met en place. Fanzines, affiches, cartes postales, le talent créatif et l’humour de Benoît se répandent dans tout le Pradet. Les mensonges du maire qui ferme l’école avec le soutien de l’inspection académique, trop heureuse de récupérer des postes, inspirent son art de la caricature : le nez de Stassinos s’allonge au fil des dessins. À l’humour inventif de Benoît et de ses camarades de lutte, novices en rébellion, répondent bientôt des menaces et des intimidations : les projets immobiliers du maire n’aiment visiblement pas être contrariés. Le Pradet si tranquille s’enflamme : les élections municipales de 2020 seront-elles l’occasion de changer la donne sur la fermeture de l’école ? L’engagement de Benoît pour une liste d’opposition à Stassinos sera-t-il aussi efficace et jouissif que la lutte dessinée ? Pour le savoir, emparez-vous de cette BD pleine d’humour et de sensibilité, à l’image de son auteur.

Marie Darouen