Nos vies valent plus que leurs profits

On ne lâche rien à Souleuvre en Bocage !

C’est un village du bocage virois (dans le Calvados) qui « résiste encore et toujours » aux attaques contre les services publics ! Après avoir lutté pour conserver une collecte des ordures ménagères en porte à porte (contre une collecte sur quelques points seulement), un collectif d’usagères et d’usagers de cette commune s’est reconverti dans la lutte pour le maintien, cette fois, de son bureau de poste que La Poste veut transformer en agence communale par souci d’économie. Prévenu trois jours avant le conseil municipal devant délibérer sur cette fermeture, le collectif s’est organisé pour être présent et distribuer des tracts aux élus les incitant à ne pas voter la fermeture… en vain. Mais dès le lendemain, une pétition circulait, recueillant près de 950 signatures pour un village de 980 habitants ! Le collectif a occupé l’entrée du bureau de poste chaque jour, distribuant de la documentation issue de la CGT FAPT et faisant adhérer une soixantaine de personnes soucieuses de conserver ce service public de proximité.

Dans le Bocage, comme dans beaucoup de zones rurales, les services publics disparaissent au profit de services au rabais : fermeture de la maternité de Vire en 2013, d’un de ses collèges en 2024. Chaque fois la mobilisation a été forte, même si elle n’a pas suffi. Ce qui a manqué, c’est la capacité à faire tache d’huile, à mobiliser bien au-delà de celles et ceux directement concernés. Il faut comprendre le mécanisme à l’œuvre : des politiques d’austérité sur les services publics attaqués les uns après les autres pour mieux gaver les entreprises et les capitalistes d’argent public. Pour la Poste, devenue privée, l’objectif est de réduire les coûts pour augmenter les profits, peu importe la qualité du service rendu.

Ce qu’il nous faudrait, ce serait une véritable campagne pour dénoncer ces politiques qui visent à attaquer les services publics au profits d’entreprises qui n’hésitent pas à licencier leurs ouvriers, persuadées qu’elles sont qu’elles n’ont de compte à rendre à personne. Ce qu’il nous faudrait, c’est une lutte large, commune à l’ensemble du monde du travail, pour aller récupérer le fric là où il est (dans les poches du patronat) pour le mettre là où nous en avons besoin !Un week-end de mobilisation à vocation nationale dans le cadre de « convergences services publics » est organisé à Souleuvre en Bocage le week-end des 24 et 25 mai, une première étape dans la tentative de faire converger les mobilisations similaires.

1er avril 2025, correspondant