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Philharmonie de Paris : le double discours de l’État français

Que n’ont pas fait les quatre militants qui ont craqué un fumigène pour protester contre le génocide lors d’une représentation de l’Orchestre national d’Israël à Paris ? Un crime contre l’art et le savoir-vivre dans ces salles de concert habituellement épargnées par les bassesses du débat politique et réservées à un public cultivé et privilégié. Un fumigène… On se croirait dans un stade de foot !

Protester contre un génocide, pourquoi pas, mais sans les mots qui fâchent et en respectant les convenances : discours moralisateurs à l’ONU et slogans militants entre République et Nation.

Les amoureux de l’art pour l’art, depuis la ministre de la Culture jusqu’à la direction de la Philharmonie, savaient que ce concert serait en soit un acte politique, ce qui a été confirmé par le fait que l’orchestre a joué l’hymne de l’État colonial et génocidaire d’Israël, hymne repris debout à tue-tête par l’ambassadeur en personne. Ces gens-là avaient été plus regardants en interdisant au chef de l’Orchestre national russe de se produire sur le territoire européen depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine en 2022 – une agression impérialiste, ça se condamne… sauf quand elle est le fait d’un allié historique, qui sert de sous-traitant militaire des États-Unis et de la France au Moyen-Orient !

Les militants ont eu raison d’interrompre cette représentation qui mettait le travail (remarquable) des artistes et des techniciens au service du soft power israélien. Comme la CGT Spectacle, le NPA-R les soutient et dénonce leur passage à tabac par des nervis sionistes ainsi que leur interpellation. Salir ces actions légitimes de l’accusation infamante d’antisémitisme ne fera pas taire le soutien au peuple palestinien.

Abandon des poursuites contre les quatre de la Philharmonie, contre notre camarade David Pijoan du Snes-FSU 33 et contre Omar Alsoumi d’Urgence Palestine !

Raphaël Preston