Nos vies valent plus que leurs profits

Plateforme 2, Démocratie révolutionnaire — Deux orientations divergentes et une motion pour se rassembler

Ce premier congrès du NPA-R intervient dans un moment charnière où la crise sociale et politique que connaît le pays se combine avec l’accès au pouvoir, le 20 janvier, de Trump-Musk alors que les guerres sans fin d’Ukraine et du Moyen Orient poursuivent leur œuvre criminelle et destructrice au nom de la défense des intérêts de l’Occident, c’est à dire des vieilles puissances impérialistes. L’arriération de leur société de classe et d’oppression, le racisme et la xénophobie exacerbent les drames provoqués par la crise climatique dont Mayotte devient le terrible symbole.

La déroute globale du capitalisme financiarisé mondialisé, qui concentre toujours plus de richesses entre les mains de quelques milliardaires au détriment des hommes, des peuples, de la nature surexploités pour permettre au Moloch de la finance d’assouvir ses appétits inépuisables, est le moteur de cette régression économique, sociale, politique et écologique.

Elle nourrit l’extrême droite, la menace de dictatures populistes pour poursuivre leur guerre contre les travailleurs et les peuples.

Nous sommes entrés dans une nouvelle époque qui rompt toutes les routines.

Face aux évolutions et bouleversements en cours, nous pensons que les différentes fractions qui composent le mouvement révolutionnaire devraient avoir à cœur d’engager une politique visant à unifier notre mouvement, à encourager toutes celles et ceux qui ont perdu toute confiance dans les appareils de la gauche syndicale et politique à y prendre leur place pour prendre en main la construction de leur propre organisation.

Dès le lendemain du congrès de la scission-exclusion-explosion du NPA, organisée il y a plus de deux ans par la section française de la IVème Internationale, nous proposions d’organiser au plus vite un congrès de refondation du NPA afin de redonner une dynamique à notre projet initial de rassemblement des anticapitalistes et révolutionnaires en rompant avec les ambiguïtés et confusions qu’illustrait la campagne présidentielle de Philippe Poutou. La direction constituée par l’alliance d’AetR et de L’Etincelle s’y est opposée. Aujourd’hui encore elle est tout entière consacrée à sa propre construction au nom de l’orientation « prendre appui sur ce que nous sommes déjà pour construire le parti que nous voulons ».

Nous sommes confronté·es aujourd’hui à des évolutions accélérées du fait de la crise globale du capitalisme financiarisé mondialisé et de la fin des partis nés de l’histoire des luttes de classe, le PC et le PS, et de l’impossibilité de la formation de nouveaux partis réformistes au sens où le furent ces derniers. A l’opposé, les possibilités de l’émergence, de la construction d’un parti des travailleur·ses se renforcent. Y contribuer implique de faire du neuf, de rompre avec la logique sectaire, de divisions et d’échecs du mouvement révolutionnaire.

C’est pourquoi nous participons avec les camarades de Socialisme ou barbarie et des camarades hors courants à la motion « Pour un pôle des révolutionnaires, faire vivre la démocratie ». Elle est initiée par des camarades qui, sans être d’accord sur tout, ne veulent pas que la perspective d’un pôle des révolutionnaires demeure une posture, une proclamation par crainte d’engager une réelle discussion sur la période et les tâches du mouvement révolutionnaire.

C’est dans ce sens que ce congrès devrait lancer un appel qui trace la voie du regroupement en reprenant la démarche démocratique, unitaire que formule la motion « Pour un pôle des révolutionnaires, faire vivre la démocratie ».

Plateforme 2 (contacts@npa-dr.org)

(Tribune de la plateforme 2 dans le numéro 25 de Révolutionnaires)