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Pour le RN, Lecornu n’est ni inconnu ni un intrus…

La chute précipitée de Bayrou, puis la nomination rapide de Lecornu ont quelque peu bousculé le planning de rentrée du RN. Le grand meeting de Bardella-Le Pen à Bordeaux du 14 septembre devait être centré sur les municipales… ce sera pour une autre fois. Il fallait bien prendre le temps d’expliquer à l’auditoire suant le bleu-blanc-rouge par tous les pores à la fois que « Lecornu est le fidèle artisan de la politique macroniste » mais que s’il s’engageait dans « la rupture » le RN pourrait lui laisser sa chance… tout en prédisant « la chute » de Lecornu « dans quelques semaines ou quelques mois ». En omettant de préciser que le RN, à lui tout seul, n’a pas les moyens de censurer un gouvernement. De scénarios tortueux en prophéties inachevées depuis plus d’un an, le RN semble naviguer à vue. Réclamer la démission de Macron et une présidentielle anticipée est impossible : non seulement c’est ce que réclame LFI, mais surtout Marine Le Pen est actuellement inéligible. Alors Le Pen se rabat sur le scénario bis : « lorsque ce gouvernement sera censuré […] vous serez à nouveau appelés aux urnes [et] vous aurez le pouvoir de faire de Jordan [Bardella] votre Premier ministre ». Un Premier ministre de cohabitation avec Macron, un an avant la présidentielle de 2027 ? Pas sûr que Bardella y voit le meilleur cadeau pour son trentième anniversaire… Alors, en attendant que le procès en appel de Le Pen ait lieu (au début de l’année 2026), finalement pour le RN, il est plutôt le temps d’attendre… tout en exigeant toujours plus d’attaques contre les travailleurs immigrés, les sans-papiers et les étrangers, ce que Lecornu n’aura aucun problème à mettre en œuvre.

16 septembre 2025, Marie Darouen

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