
Lundi 30 juin, c’est avec un sentiment de fierté que le collectif des MNA (mineurs non accompagnés) de Rouen a décidé, en accord avec l’ensemble de ses soutiens, de replier les tentes, plantées depuis le 2 mai devant la préfecture de Rouen. En effet, la lutte menée pendant deux mois a permis d’obtenir une « mise à l’abri » durant l’été pour ces jeunes mineurs isolés délibérément laissés à la rue par le département de Seine-Maritime, au mépris du respect des droits les plus élémentaires normalement dus à tous les enfants (papiers, logement et école). C’est dans des locaux municipaux rouennais que la vingtaine de jeunes du collectif passera l’été.
La municipalité dirigée par le socialiste Nicolas Mayer-Rossignol a fini par répondre à la pression exercée depuis deux mois par les actions quasi quotidiennes menées par le collectif. Celles-ci ont en effet rendu visible aux yeux d’une large partie de la population de la ville ce racisme d’État qui consiste à rejeter quasi systématiquement les demandes de prise en charge de jeunes mineurs quand ils viennent d’Afrique et d’Asie. C’est un acquis de la lutte, même si la mise à l’abri n’est que provisoire. C’est pour cette raison que la lutte devra reprendre dès la rentrée pour que tous les jeunes puissent être enfin scolarisés et que leur minorité soit reconnue, comme vient de l’être au tribunal celle de deux d’entre eux après des mois de procédure judiciaire.
8 juillet 2025, Correspondants