Rien ne symbolise mieux la dégénérescence du capitalisme que les 40 000 km de murs frontaliers qui existent aujourd’hui dans le monde. Un total dont les trois quarts ont été construits au 21e siècle. Cette poussée des barbelés a été particulièrement marquée en Europe : en 2014, on y comptait 315 km de murs frontaliers. Fin 2023, plus de 2 000 !
L’accès actuel de fièvre nationaliste et raciste ne tombe pas du ciel : il fait partie intégrante de l’offensive contre le monde du travail, avec son lot de discriminations, de violences et de division. Elle va à l’encontre des aspirations les plus élevées de l’humanité : les migrations ont toujours été inséparables des échanges, de la diffusions et de la circulation des idées, des techniques et des connaissances. D’un côté, le capitalisme a engendré une internationalisation sans précédent de la production économique et plus généralement de nos existences. Mais simultanément, la classe capitaliste a hérissé le monde de murs et de barrières porteuses des pires violences.
À celles et ceux qui soufflent sur les braises de la crainte de « l’invasion étrangère », nous répondons : c’est vous les ennemis de l’humanité ! Bienvenue à nos sœurs et frères de classe de tous les pays ! Notre classe est internationale, elle ne peut que se renforcer en tissant des liens de solidarité au-delà des divisons. Des liens qui seuls permettront de construire une société qui fera disparaître les barbelés de la surface de la Terre. Une Europe sans frontières, dans un monde où la liberté de circulation et d’installation serait parfaitement naturelle pour tous les êtres humains : voilà la société communiste pour laquelle nous nous battons. On ne peut décemment pas trier les êtres humains entre ceux qui sont dignes de vivre ici et ceux qui peuvent croupir dans des prisons spécialement construite pour les étrangers, pour ensuite se faire expulser vers des abîmes de misère. On ne peut pas réguler la barbarie capitaliste. Il n’y a pas le choix : pour se débarrasser de ce monde raciste, violent et inégalitaire, il faudra mettre à la poubelle les patrons et leur arme favorite : les frontières.
Gaël Quirante
Cet article est paru dans le dossier du numéro 13 de Révolutionnaires.
DOSSIER : Sans patrie ni frontières, une seule classe ouvrière, non à l’Europe forteresse !
Sommaire du dossier
- À bas le « Pacte » de l’Union européenne contre les migrants
- Migrer pour survivre
- Frontex, arme de guerre contre les exilés
- Des frontières pour les pauvres, pas pour les riches !
- Les travailleurs saisonniers : une circulation soumise aux besoins des capitalistes
- Travailleurs français immigrés, mêmes patrons même combat ! Régularisation de tous les sans-papiers !
- L’extrême droite prospère sur la pauvreté à Mayotte
- Pour une Europe sans frontières