Nos vies valent plus que leurs profits

Pour une politique indépendante de la classe ouvrière

Le numéro un du syndicat de l’automobile (UAW), Shawn Fain, avait déclaré après la grève victorieuse des travailleurs de l’automobile : « La classe ouvrière est de retour ». Cela ne l’a pas empêché de bien vite se ranger derrière Biden, puis Harris. Quant au leader de ceux qui se disent socialistes (mais soutiennent le Parti démocrate à chaque fois), Bernie Sanders, il s’est désolé que la classe ouvrière ait été absente de la campagne de Kamala Harris – mais une « désolation » bien tardive puisqu’il s’était lui aussi rangé derrière Biden puis Harris.

En parallèle à l’élection présidentielle, chaque État organisait des référendums sur des lois locales. Or, une majorité d’électeurs a approuvé l’augmentation du salaire minimum du Missouri où Trump l’a emporté par 58 % des voix. Et, dans quatre États gagnés par ce dernier, une majorité a voté pour le maintien du droit à l’avortement. Visiblement, si de nombreux travailleurs se sont détournés du Parti démocrate, ils n’ont pas pour autant épousé tous les thèmes misogynes ou anti-ouvriers de Trump – rappelons qu’il déteste la grève et les droits syndicaux en général. En fait, tout montre que ce qui manque aux travailleurs, c’est un parti qui porte spécifiquement leur voix.

Pour l’instant, les petites organisations d’extrême gauche qui proposent une politique indépendante de la classe ouvrière paraissent peu audibles. Mais, avec la recrudescence des luttes ouvrières, tout peut aller très vite, surtout dans un pays où, si elles ne sont hélas pas tournées vers la lutte sociale, de profondes traditions d’organisation existent.

J.-J. F.

 

 

Dossier sur les élections présidentielles aux États-Unis paru dans Révolutionnaires no 22

 

 

Dossier réalisé en collaboration avec des militants de Speak Out Now. Pour plus d’informations sur ces camarades et la vie politique aux États-Unis, visitez leur site internet :
https://speakoutsocialists.org