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Pourquoi le soutien inconditionnel des USA à Israël ?

Dimanche 5 novembre, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a rencontré à Ramallah en Cisjordanie le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Si les États-Unis soutiennent inconditionnellement Israël dans sa guerre contre Gaza, ils ont un souci : que cette guerre ne déborde pas trop des frontières d’Israël et de ses territoires occupés, qu’elle ne déstabilise pas toute la région, quelle ne mette pas à mal l’alliance que les USA ont nouée avec les gouvernements réactionnaires du monde arabe, sanctionnée récemment par les « accords d’Abraham », signés entre certains d’entre eux et Israël, sous l’égide du grand parrain américain.

Le contenu de la visite à Ramallah est parlant : Blinken a demandé à Mahmoud Abbas de prévoir déjà l’après guerre de Gaza et de bien vouloir alors reprendre sous son autorité le contrôle de la bande de Gaza, que l’OLP a perdu au profit du Hamas depuis 2007. Une « Autorité palestinienne efficace et régénérée » serait, selon le secrétaire d’État américain, la meilleure façon de gérer la misère et faire la police d’une population affamée, sans logis, sans travail, dans une bande de Gaza en ruine. C’est ce que Blinken a appelé « l’engagement des États-Unis à œuvrer à la réalisation des aspirations légitimes des Palestiniens à la création d’un État ». Une fois que la guerre d’Israël aura été menée jusqu’au bout ! Car sur ce terrain, le chef de la diplomatie américaine a bien précisé à son interlocuteur qu’il n’était pas question de demander à Israël le moindre cessez-le-feu.

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, semble ne pas avoir pour l’instant l’envie d’accepter ce rôle. Même si, comme le rappelle le journal Le Monde du 6 novembre, les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne continuent à coopérer avec l’armée israélienne pour le maintien de l’ordre en Cisjordanie.

Demander à Abbas de ramasser les dégâts, voilà la seule distance entre les USA et leur vassal israélien.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les grandes puissances, USA en tête, ont favorisé la création d’Israël pour se débarrasser du « problème » juif, c’est-à-dire de ces Juifs qui cherchaient à fuir l’Europe où ils avaient connu les pogroms et la Shoah, et dont les grandes puissances ne voulaient pas chez elles. Tout au moins ceux qui n’étaient pas assez riches pour choisir où émigrer. Elles savaient en créant ainsi un État sur le dos d’un autre peuple, qu’elles créaient un pays isolé dans le monde arabe environnant et en conflit permanent avec ceux qu’il expulsait. Mais justement, pour ces raisons, un État qui ne pourrait qu’être leur plus fidèle allié face aux peuples pauvres de la région. Un rôle que tous les gouvernants israéliens, qu’ils se soient dits de gauche, sociaux-démocrates, comme Golda Meir, Yitzhak Rabin ou Shimon Perez, ou de droite, voire d’extrême droite comme Menahem Beguin, Ariel Sharon et aujourd’hui Benjamin Netanyahou, ont choisi d’assumer. Et d’en rajouter par une incessante politique expansionniste, pas toujours souhaitée par les USA, car facteur d’instabilité, mais toujours couverte par eux, avec l’appui de la France ou de la Grande-Bretagne, tant les impérialistes ont besoin de cet État, qu’ils surarment, comme gendarme éventuel contre les peuples pauvres de la région.

Olivier Belin

 

 


 

 

Cet article a été publié dans le numéro 7 de Révolutionnaires, dans le cadre d’un dossier sur la Palestine.

Sommaire du dossier sur la Palestine du numéro 7 de Révolutionnaires