Il y a quelques jours, l’association Inter-LGBT, dévoilait son affiche pour la marche des fiertés (pride) du 28 juin 2025, provoquant l’indignation de la droite, de l’extrême droite et surtout de Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France. La cause ? Une iconographie affirmant vouloir lutter « contre l’internationale réactionnaire », c’est-à-dire contre la montée dans le monde des idées des gouvernements d’extrême droite menant des politiques anti-LBGT.
Selon Pécresse, l’affiche « incite à la violence », car on y verrait un homme blanc identifié comme militant d’extrême droite, mis KO. Elle a donc décidé de couper les subventions régionales à l’organisation de la marche des fiertés. Prétexte surtout pour continuer à réduire le peu de financement dont bénéficient les associations ! Aurore Bergé a, quant à elle, appelé sa délégation interministérielle à retirer son logo. Le député RN Sébastien Chenu a crié au scandale devant la présence d’une femme voilée sur l’affiche, d’un homme blanc « martyrisé » et du minuscule pin’s du drapeau palestinien.
S’il est vrai qu’il faut lutter contre la vague réactionnaire, entraînant une recrudescence des discriminations et violences contre les personnes LGBT, l’Inter-LGBT n’a pourtant jamais été une figure de la lutte au-delà du carcan institutionnel. Cela fait des années qu’elle est d’ailleurs dénoncée par des associations militantes LGBT pour avoir « dépolitisé » la pride, la réduisant à un « festival » sponsorisé par les multinationales comme Amazon ou la BNP.
Pécresse flaire l’opportunité d’un coup de com dans cette sanction budgétaire. Avec l’Inter-LGBT, on est loin des émeutes Stonewall du 28 juin 1969 aux origines des prides, mais le fait même que cette affiche provoque autant d’indignation en dit long sur le climat politique, de plus en plus nauséabond.
Nora Debs