Nos vies valent plus que leurs profits

Prix : une hausse qui touche les classes populaires de plein fouet

Avec des prix qui ont augmenté en moyenne de 21 % sur deux ans dans la grande distribution, chaque passage au supermarché devient une source d’angoisse.

Pourtant, les prix agricoles régressent depuis maintenant plus d’un an. S’il y a eu une envolée à la suite de la pandémie, puis le déclenchement de la guerre en Ukraine, celle-ci est désormais derrière nous. Les céréales, les oléagineux ou les fruits et légumes frais sont même vendus moins cher qu’il y a deux ans par les agriculteurs, sans que cela ne se traduise sur les étiquettes au supermarché. Les patrons de l’agroalimentaire et du commerce empochent la différence.

L’alimentation est l’un des postes les plus importants dans le budget des ménages, avec le logement et les transports. Trois domaines où les prix montent en flèche.

Se nourrir correctement : un luxe ?

L’alimentaire a particulièrement contribué à la hausse, avec des records à + 60 % pour le sucre, + 39 % pour les pâtes, + 37 % pour la farine, + 36 % pour l’huile alimentaire, + 25 % pour les pommes de terre : des aliments de base de bien des foyers. Il faut se serrer la ceinture ou trouver des solutions alternatives. En deux ans, la consommation alimentaire a chuté de 10 % en volume (c’est-à-dire en quantité, indépendamment des prix).

Se déplacer : une obligation hors de prix !

Les tarifs des transports ont augmenté de 16 % depuis 2021, avec officiellement + 25 % pour les carburants, mais bien plus si l’on se fie aux tarifs affichés en station. Qui peut débourser aujourd’hui les 80 euros nécessaires pour un plein sans s’inquiéter pour la fin du mois ? Et ce sont encore + 11 % d’augmentation pour le train, + 18 % pour les autocars et + 43 % pour l’avion, privant une personne sur quatre d’un départ en vacances. À Paris, le passe Navigo a grimpé de 12 % en 2023 et la région prévoit une nouvelle hausse en janvier 2024.

Se loger : un « droit » de plus en plus coûteux !

Si la hausse des loyers n’est « que » de 3 % en moyenne sur deux ans, du fait notamment du plafonnement instauré provisoirement par le gouvernement, toutes les autres factures ont explosé. En particulier l’électricité, le gaz et les autres combustibles (+ 36 %). Avant même ces hausses, les ménages devaient consacrer le tiers de leur budget pour se loger et se chauffer, contre seulement 20 % il y a 60 ans. Un surcoût qui prend à la gorge les classes populaires. Les retards de paiement des loyers ont ainsi explosé en trois ans : un quart des locataires ne parvient plus à payer son loyer dans les temps en 2023, contre moins de un sur dix en 2020.

 

 


 

 

Article du dossier publié dans Révolutionnaires no 6.

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