Nos vies valent plus que leurs profits

Quand les syndicats se veulent plus responsables du fonctionnement du capitalisme que les politiques

Les problèmes de cette année, nous les connaissons tous : la réforme des retraites qu’aucun vote du Parlement ne permettra d’annuler, et encore moins de revenir à la retraite à 60 ans ; les budgets des services publics qu’on veut rogner alors qu’aucun parti ne propose de piquer dans le faramineux budget de l’armée : « Nous sommes de ceux qui voteront toutes les dépenses permettant d’augmenter ces moyens », avait déclaré Fabien Roussel à l’Assemblée lors du vote du budget militaire en 2023. Auxquels s’ajoute cette année une vague de fermetures d’entreprises et de réductions d’effectifs qui nécessiterait une lutte d’ensemble du monde du travail pour l’interdiction des licenciements et le partage du travail entre tous.

Mais ce qui a ému les syndicats en cette fin d’année 2024, c’est la chute du gouvernement Barnier. Le lendemain de la motion de censure, le 5 décembre, jour de grève de la fonction publique, huit syndicats, dont la CGT, la CFDT et FO, écrivaient dans un communiqué commun : « Notre pays bascule une fois encore dans une période d’instabilité […] L’heure doit être à la responsabilité. » Droite-gauche, qu’ils s’entendent enfin !

Le soir, la dirigeante de la CGT, Sophie Binet, rajoutait à la radio : « Nous avons besoin d’un gouvernement qui tienne dans la durée, car nous avons besoin de pouvoir travailler sur le moyen et le long terme pour défendre, protéger notre industrie… » Toujours cette petite musique du dialogue social : on aurait pu croire entendre le Medef !

O.B.

 

 


 

 

Cet article fait partie d’un dossier paru dans le numéro 25 de Révolutionnaires.

Sommaire du dossier