Nos vies valent plus que leurs profits

Quand les travailleurs et les peuples auront imposé leur camp face à celui de la bourgeoisie, on pourra imaginer de discuter d’une paix

(Extraits de l’intervention de notre porte-parole Selma Labib, sur la situation internationale, au meeting du 29 novembre à l’Espace Charenton)

Bonsoir à tous et à toutes,

On consacre une place importante de nos meetings à la situation internationale parce que nous, communistes révolutionnaires, internationalistes, trotskistes, savons que « travailleurs de tous les pays unissons-nous », ce n’est pas qu’un slogan. Et il y a besoin de comprendre : un jour Macron nous parle de plan de paix, le lendemain il dit qu’il va remettre le service militaire ; un jour Trump prétend arrêter toutes les guerres avec ses « deals » d’anarcho-capitaliste attardé, le lendemain il bombarde les eaux territoriales du Venezuela, lance des frappes sur des bateaux dont on ne sait pas si ce sont des trafiquants ou des pêcheurs. Il masse des troupes en Amérique centrale et menace les présidents du Venezuela et de Colombie. Pendant que Macron dénonce « l’islamo-gauchisme », Trump parle de « narco-communisme ». Il semble qu’il y ait des spectres qui les hantent encore ! Et pour cause, même aux États-Unis, une jeunesse préfère le socialisme au capitalisme ! Oui, on est des gauchistes, on n’ira pas chanter le racisme qui stigmatise les musulmans ! Tant pis si ça fait de nous des islamo-gauchistes, des narco-communistes, des éco-terroristes !

Qui s’étonne ici que Trump s’entende avec Poutine ?

Trump pratique l’annexion impérialiste que singe son homologue russe. Les États-Unis ont repris le flambeau des vieux pays colonisateurs comme la France. La Russie et la Chine tentent de se faire une place au soleil dans ce système capitaliste mondial de pillage sur le dos des peuples, en appliquant les mêmes recettes que leur modèle et concurrent américain. Quant à la France, c’est une puissance de seconde zone mais toujours nocive avec son arme nucléaire, ses bases militaires en Afrique et dans le Pacifique. Du RN à une partie de la gauche, c’est à qui sera le plus nationaliste ! Mais attention, si on réarme dans la France de Macron, c’est pour défendre des valeurs, c’est parce qu’on est le pays des droits de l’homme : de l’homme « gilet jaune » éborgné, de l’homme kanak descendu à bout portant par des colons d’extrême droite, de l’homme musulman ou supposé musulman parce qu’arabe ou asiatique, se faisant insulter toute la journée, de l’homme ouvrier exploité puis licencié. Et je ne vous parle pas des femmes parce que chacun sait bien ce qu’il en est !

Ce que Trump appelle la paix, c’est la paix des cimetières

La paix des colons, la paix des impérialistes. C’est la fin momentanée d’une guerre lorsque les objectifs du pillage ont été atteints. La paix que Trump a signée avec le génocidaire Netanyahou a été validée par l’ONU, par les dictatures arabes, par les « démocraties européennes » et même par les prétendus opposants à l’ordre impérialiste, Chine et Russie. Tous en train de mendier une participation à la force internationale d’oppression des Palestiniens pour palper les miettes du pillage et de la reconstruction de Gaza.

Pareils marchandages entre les diplomates russes et américains sur l’Ukraine, d’un côté Steve Witkoff, magnat de l’immobilier comme Trump, de l’autre Iouri Ouchakov, diplomate russe, et Kirill Dmitriev, un financier. Ces gens-là savent se reconnaître entre capitalistes. L’enjeu, c’est de savoir ce que la Russie va pouvoir récupérer de l’Ukraine. À l’impérialisme américain restera une mainmise sur le reste du territoire. Leur paix, c’est le partage du butin sur les ruines, les morts et la misère.

Le gouvernement Zelensky est à l’image des régimes dépendant de l’impérialisme, dans la tradition néocoloniale. Des élites bourgeoises parasitaires, dont les gosses font la fête dans des capitales européennes, qui envoient de force les prolétaires ukrainiens au front. Des affaires de corruption : à l’heure où l’offensive russe fait des dizaines de morts civils chaque mois, bombardant des quartiers ouvriers ; où l’on entre dans l’hiver et où le réseau électrique est indispensable au chauffage, on découvre que hauts fonctionnaires et capitalistes ukrainiens détournent plus de 100 millions d’euros destinés à maintenir en état ce réseau électrique. Ce que les capitalistes appellent défense de la patrie, c’est la défense de leurs profits avec la peau des travailleurs !

Non au plan Trump-Poutine de pillage de l’Ukraine !

À bas la guerre d’annexion impérialiste de Poutine ! Pour le droit des Ukrainiens à disposer de leur propre sort, dans la guerre comme dans la paix, à mener la lutte des classes en toute indépendance des exploiteurs ! Nous sommes solidaires des classes populaires ukrainiennes qui ne veulent pas se faire trouer la peau pour Zelensky, ni crever ni vivre sous la botte de Poutine. Solidaires de la jeunesse russe qui ne veut ni de ce régime pourri, ni mourir dans les tranchées !

N’oublions pas l’Europe, plus précisément la France. À la proposition de paix de Trump, Macron répond par une surenchère de militarisme. Lors de sa dernière visite en France, Zelensky a signé pour l’achat d’une centaine d’avions de combat Rafale… le bébé de Dassault ! Un sacré soutien aux carnets de commande et au cours en bourse de la multinationale française de l’armement !

Guerre à nos gouvernants et à nos patrons !

Voilà de quoi on parle, quand on parle de paix et de guerre dans ce monde capitaliste. Leurs paix comme leurs guerres ne s’intéressent pas à ceux qui meurent sous les bombes, à ceux qui subissent l’exploitation capitaliste, aux volontés des peuples des territoires qu’ils détruisent et qu’ils se repartagent. Les travailleurs ne font pas partie des négociations, ils ne sont une menace que lorsqu’ils renversent la table des négociations, par leurs seuls moyens d’expression que sont les grèves et les manifestations, mais aussi, dans un contexte de guerre, les révoltes et la fraternisation des travailleurs de chaque côté des tranchées. Là alors, quand les travailleurs et les peuples auront imposé leur camp face à celui de la bourgeoisie, on pourra imaginer de discuter d’une paix. En attendant, c’est la guerre à la bourgeoisie qu’il faut mener, à nos gouvernements, et la guerre à nos patrons.