Le chef des opérations humanitaires des Nations unies, Tom Fletcher, a dénoncé l’époque « de brutalité, d’impunité et d’indifférence » dans laquelle s’enfonce la communauté internationale. Amputée par des financements en chute libre, l’ONU en est réduite à frapper à la porte des États membres et à se reposer sur un possible appel aux dons vers la société civile pour financer l’humanitaire. Alors que quelque 240 millions de personnes, victimes de guerres, d’épidémies, de séismes ou de l’impact du dérèglement climatique, ont besoin d’aide urgente, l’ONU a réduit d’emblée ses propres ambitions, en présentant un plan resserré demandant 23 milliards de dollars pour sauver au moins 87 millions des personnes les plus en danger, notamment à Gaza, au Soudan, en Haïti, en Birmanie, en République démocratique du Congo ou en Ukraine. En 2025, l’appel humanitaire de plus de 45 milliards de dollars n’a été financé qu’à hauteur d’un peu plus de 12 milliards, le niveau le plus bas en une décennie, permettant d’aider seulement 98 millions de personnes, soit 25 millions de moins que l’année précédente. Fletcher a conclu on appel par ces mots : « Nous ne demandons qu’à peine un peu plus de 1 % de ce que le monde dépense en armes et en programmes de défense… Je demande au monde de dépenser moins en défense et plus en humanitaire. » On peut toujours rêver car pour le capitalisme la guerre et la misère sont les deux faces de la même logique.