Nos vies valent plus que leurs profits

Rassemblement au siège d’ArcelorMittal : pour une résistance en acier trempé !

Mardi 13 mai, plusieurs centaines d’ouvriers et soutiens se sont rassemblés à Saint-Denis au siège d’ArcelorMittal. Des délégations venues des sites d’ArcelorMittal de Dunkerque, Mardyck, Florange, Montataire, Gandrange, Le Creusot, Basse-Indre, Fos-sur-Mer et bien d’autres, même du Luxembourg… Des sous-traitants comme Industeel, ou d’autres secteurs comme MA France (sous-traitant automobile récemment fermé), Bosch, Total, de la chimie ou de La Poste étaient représentés.

Le 23 avril, le groupe a annoncé la suppression de 630 postes en France. Un salarié de Montataire (450 salariés dans l’Oise) explique : « Aujourd’hui tous les sites sont menacés. Le groupe n’investit pas et laisse nos outils pourrir », il ajoute avec humour : « C’est comme si on roulait en voiture avec des roues galettes et avec au volant un gamin de 14 ans à un seul bras ! »

Personne ne se laissera duper

Stopper les PSE : tout le monde le dit ! Sur la « nationalisation », tout le monde est d’accord… mais personne n’est dupe. Un syndicaliste CGT de Dunkerque nuance au micro : « C’est bien beau de nationaliser, mais si y a plus d’emplois… ! » Un jeune ouvrier de Florange explique : « On est pour la nationalisation, mais on sait aussi que les nationalisations dans la sidérurgie ont surtout permis de supprimer des dizaines de milliers d’emplois. »

ArcelorMittal a en effet perçu pas moins d’1,8 milliard de subventions, rien que ces deux dernières années, pour moderniser et décarboner la sidérurgie française. Autant dire que l’État est déjà actionnaire d’ArcelorMittal et sans doute plusieurs fois propriétaire, la nationalisation serait une ultime manière d’indemniser encore le patronat.

Imposer un rapport de force

Même une nationalisation ne sera pas obtenue en suppliant Emmanuel Macron comme se propose de le faire Sophie Binet de la CGT au micro. Quant au maintien des emplois, il faudra l’imposer en construisant un rapport de force national. Des sites ArcelorMittal, comme ceux de Montataire ou Florange, fournissent l’industrie automobile, en France et en Europe. Une industrie qui, elle aussi, menace des dizaines de milliers d’emplois chez tous ses sous-traitants et aujourd’hui de fermeture le site Stellantis de Poissy. Si toutes les luttes des ouvriers de la sidérurgie, de l’automobile et au-delà prenaient contact en vue de se coordonner… la lutte pourrait faire plier patronat et gouvernement sur toutes les revendications portées par les ouvriers menacés !

Leo Baserli