
Le ministre des Armées a révélé le 8 juin que le constructeur prévoyait de se lancer avec une PME dans la fabrication de drones en Ukraine.
Il y a quelques mois, c’était la Fonderie de Bretagne qui était « sauvée » de la liquidation par le réarmement de Macron : le (douteux) repreneur Europlasma expliquait que les obus auraient plus d’avenir que les pièces de voiture en fonte.
Aujourd’hui c’est Renault qui s’invite à petits pas dans l’économie de guerre. La direction est aussi discrète que la « grande muette » sur les détails du projet, mais l’idée serait d’industrialiser la production de drones militaires, massivement utilisés par les Ukrainiens. Car l’armée française serait trop peu équipée pour tenir la route en cas de conflit.
Certes, Renault ne fabrique plus de chars d’assaut depuis un siècle, mais les entreprises de l’armement sont actuellement débordées par les commandes et plutôt spécialistes des petites séries d’équipements (vendus très chers), alors que les constructeurs automobiles savent produire de gros volumes en tenant les coûts et les cadences. Les salariés en ont d’ailleurs fait l’amère expérience ces dernières années… En échange de ses loyaux services, le groupe Renault gagnerait de nouveaux débouchés. Une roue de secours étatique bien utile pour préserver les profits, quand la concurrence s’exacerbe sur le marché de l’électrique et que les ventes diminuent.
Hugo Weil