Pendant que le PDG de Stellantis Carlos Tavares bat le rappel des fonds publics pour l’usine ACC de batteries dans le Nord, et que la restructuration occasionnée par la conversion vers l’électrique bat son plein à Renault, elle s’annonce redoutable aussi à Stellantis.
À PSA Metz-Borny et PSA Trémery, la direction voudrait supprimer environ 2 000 emplois. Elle veut forcer les salariés à quitter PSA pour deux nouvelles filiales de Stellantis : E-Transmissions, pour les boîtes de vitesse des hybrides, et E-Motors, pour des moteurs électriques. Baisse de salaires et des primes, perte de qualification et d’acquis, changement de statut… À PSA Tremery, la direction ne trouve pas assez de volontaires. Elle propose une prime exceptionnelle de 7 500 euros pour le transfert… sans succès. Brader son CDI PSA pour finir coincé dans une filiale incertaine, c’est sûr que ça fait pas rêver.
Lors d’un salon à Las Vegas en janvier, Tavares a multiplié les jérémiades et menaces : il faudrait se préparer à « un combat terrible » avec la concurrence (notamment chinoise). Constatant la difficulté à vendre des véhicules électriques à un prix abordable, il déclarait : « Si le marché se contracte, nous n’avons pas besoin d’autant d’usines. Certaines décisions impopulaires devront être prises. »
La direction veut concentrer la production en un minimum de sites. À PSA Metz et Trémery, le carnet de commande est plein, il y a beaucoup d’heures supplémentaires et d’intérimaires. Le passage total à l’électrique sous dix ans n’est qu’un prétexte. Le problème de Stellantis ce n’est pas l’écologie mais d’accélérer la rentabilité d’un groupe mondial de 400 sites.
Correspondants
(Article paru dans Révolutionnaires numéro 3, été 2023)