
4000 flics en opération spéciale dans les gares pour rafler le maximum de sans-papiers. Voilà le déploiement dont Bruno Retailleau s’est vanté. Une opération raciste au sens strict. Car comment se vanter de cibler les migrants si ce n’est par des contrôles au faciès, basés sur la base de la couleur de peau ? Pas une nouveauté en République française. Retailleau n’est que le dernier des minables politiciens ayant décidé de faire du racisme leur fonds de commerce électoral.
Apprenti facho
Donald Trump a ordonné depuis son élection des vagues d’arrestations de sans-papiers. Des travailleurs ont été arrêtés jusque sur leur lieu de travail, dans le but d’être déportés. C’est l’origine du mouvement de révolte qui a embrasé Los Angeles en Californie. Un réflexe d’auto-défense de la fraction immigrée du prolétariat américain, soutenue par d’autres, pour refuser de se laisser intimider face à la police de l’immigration américaine.
On imagine Retailleau, en petit apprenti facho, les yeux brillants devant ces opérations violentes et maltraitantes contre des milliers de personnes. Il ne lui restait qu’à tenter de répliquer le coup, à l’image de sa politique depuis son arrivée au ministère de l’Intérieur.
Depuis 1945, 118 textes de loi en tout genre ont légiféré sur l’immigration. La circulaire Retailleau du début de l’année n’était que la 119e de cette infâme liste. Une de plus, visant à pourrir encore plus la vie de milliers de personnes, précariser leur situation et renforcer leur stigmatisation.
Refugees welcome !
La gauche s’est indignée de cette opération. C’est le minimum. Cette même gauche appelait il y a moins d’un an au « barrage républicain » contre l’extrême droite. Ces rafles « républicaines » montrent bien une chose : nul besoin que l’extrême droite soit au pouvoir pour que sa politique la plus crasse soit explicitement mise en œuvre.
Retailleau avait annoncé que ces opérations se mèneraient conjointement avec la SNCF. De nombreuses réactions syndicales, de la CGT cheminote ou de SUD Rail, ont appelé à refuser de participer d’une quelconque manière à ces rafles.
Une manifestation de quelques centaines de militants antiracistes s’est déroulée à la gare du Nord à Paris, pour tenter d’alerter les personnes sans-papiers du danger et de perturber autant que faire se pouvait l’opération des flics. Une réaction salutaire à valeur d’exemple pour tous ceux qui refusent de laisser faire.
Les gares routières ou ferroviaires sont des lieux de passage quotidien de milliers de travailleurs, avec ou sans papiers. Elles doivent être ouvertes à tous. Se déplacer librement est une nécessité pour tous les travailleurs, quelles que soient notre origine, notre nationalité ou notre couleur de peau. Une exigence de classe, vitale, qu’il faut défendre collectivement avec acharnement.
Damien Scali