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Brèves

L’actualité en bref

Le cabinet israélien vient d’approuver un projet de loi qui réserverait la « détention administrative » aux seuls non-Juifs. La « détention administrative » est une législation héritée de la période coloniale britannique qui permet de détenir sans inculpation ni procès, et pour une durée indéterminée, toute personne soupçonnée de porter atteinte à la sureté de l’État. En théorie, elle s’applique à tout le monde, mais, dans la pratique, elle vise essentiellement la population arabe. Mais alors que se multiplient les crimes et les forfaits de toute sorte dont se rendent coupables en Cisjordanie occupée les colons juifs, les ministres veulent protéger ces derniers du risque d’un tel emprisonnement. Vous avez dit apartheid ?

Le socialiste Pedro Sanchez avait été reconduit au poste de Premier ministre à la fin de l’année dernière en promettant de faire passer une loi d’amnistie en faveur des nationalistes catalans impliqués dans la tentative d’indépendance de la Catalogne en 2017. Ce qu’il fit, la loi étant largement adoptée par les Cortes, le parlement. C’était compter sans le Tribunal suprême espagnol, la plus haute instance judiciaire du pays, qui a refusé d’amnistier le leader indépendantiste Carlos Puigdemont, qui était à l’époque président du gouvernement régional catalan et qui vit aujourd’hui en exil en Belgique. Pour ce faire, les juges ont accusé Puigdemont de… détournement de fonds. Bref, il n’est plus poursuivi pour des motifs politiques mais pour des délits financiers de droit commun. La ficelle est un peu grosse. Mais elle souligne à nouveau que toute une partie de l’appareil d’État (justice, armée, police) a été formé dans la tradition franquiste et continue de sympathiser ouvertement avec l’extrême droite. Ce qui sert de toile de fond à la décision bien réactionnaire du Tribunal suprême.

Dans une interview donnée au journal réactionnaire The Sun, le leader travailliste, Keir Starmer, s’en est pris violemment aux immigrés venus du Bangladesh en promettant, s’il remporte les élections, de les renvoyer chez eux en ajoutant : « Je peux vous assurer que j’aurai suffisamment d’avions prêts à les ramener chez eux. » Et d’ajouter, se référant cette fois à l’ensemble des migrants : « Ils retourneront des pays d’où ils viennent. C’est ce qui va arriver. » Ces déclarations ont provoqué quelques démissions spectaculaires de cadres travaillistes. Cela ne gêne guère Starmer qui est quasiment sûr de remporter les élections législatives, les gens en ayant ras-le-bol de 14 ans de gouvernement conservateur. Mais de là à dire que le Labour offrira un meilleur avenir aux masses populaires… c’est une autre histoire.

Les sièges des différentes sociétés du groupe Thales, leader mondial des hautes technologies spécialisé dans la défense, l’aérospatial et la cybersécurité, ont été perquisitionnés en France, aux Pays-Bas et en Espagne. Ces perquisitions ont été réalisées dans le cadre de deux enquêtes préliminaires portant sur soupçons de corruption et de trafic d’influence d’agent public étranger. La première enquête, ouverte fin 2016, concerne la vente de sous-marins et la construction d’une base navale au Brésil, tandis que la seconde, ouverte en juin 2023, porte sur différentes opérations de vente de matériel militaire et civil à l’étranger. Est-il possible qu’un fleuron de l’industrie française, détenu pour un quart par l’État et pour un autre quart par Dassault Aviation, puisse utiliser des méthodes de voyou pour conquérir des marchés ? La réponse est oui, c’est ce qu’on appelle d’ailleurs la concurrence capitaliste.

Marine Tondelier, la secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts, ainsi que d’autres femmes politiques et militantes féministes, ont dénoncé une « invisibilisation » des femmes dans les débats des législatives du premier tour où on a souvent vu des plateaux des journaux télévisés de TF1 et de France 2 100 % masculins avec Xavier Bertrand, Raphaël Glucksmann, Gabriel Attal, Jordan Bardella, Olivier Faure, Manuel Bompard, ou encore Éric Ciotti… Et il n’est pas sûr que les face-à face ou autres tables rondes du second tour soient très différents.

Le député arabe Ahmad Tibi, à la tête du parti Ta’al, a dénoncé la véritable chasse aux sorcières dont sont victimes les Arabes israéliens depuis le début de la guerre. « Après le 7 octobre, des centaines de citoyens arabes ont été traqués par la police israélienne pour avoir écrit une publication compatissant avec les enfants de Gaza ou disant non à la guerre », a-t-il déclaré à l’Agence France-Presse. Les Arabes israéliens représentent environ 20 % de la population et se considèrent généralement comme des Palestiniens. Descendants de la population arabe de la Palestine du mandat britannique et s’étant retrouvés en territoire israélien après la création d’Israël en 1948, ils sont fréquemment victimes de discrimination de la part des autorités. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, membre de l’extrême droite nationaliste religieuse, condamné en 2007 pour soutien à un groupe terroriste et incitation au racisme, a accusé Tibi d’être un « terroriste », appelant à ce qu’il soit expulsé du Parlement pour ses déclarations pro-palestiniennes. Entre le 7 octobre et le 27 mars, la police a arrêté 590 Arabes et 13 Juifs, pour des infractions liées à des propos considérés comme relevant de l’« apologie du terrorisme », d’après l’organisation Adalah de défense des droits de la minorité arabe.

Le Premier ministre conservateur britannique, Rishi Sunak, qui est d’origine indienne, s’est dit profondément « blessé » et « en colère » après avoir été la cible d’une injure raciste de la part d’un membre de Reform UK, le parti nationaliste et anti-immigration de Nigel Farage, l’alter ego du Rassemblement national outre-Manche. Un militant de cette organisation d’extrême droite l’a traité de « putain de Paki », paki étant un terme injurieux signifiant pakistanais et regroupant, chez les racistes, toutes les personnes originaires du sous-continent indien. Face à une telle injure l’indignation de Sumak est légitime. Elle le serait encore plus si lui-même n’avait pas repris des pans entiers du programme de Farage promettant de renvoyer en Afrique (plus précisément au Rwanda) tous ceux qui arrivent clandestinement au Royaume-Uni en traversant la Manche. C’est, en quelque sorte, l’arroseur raciste arrosé.

Le nombre de détenus en a encore progressé pour atteindre un nouveau record au 1er juin, avec 77 880 personnes incarcérées contre 77 647 le mois précédent, selon des chiffres publiés vendredi 28 juin par le ministère de la Justice. Comme les prisons ne comptent environ que 62 000 places opérationnelles, 3 322 détenus sont contraints de dormir sur un matelas posé au sol, contre 2 336 il y a un an. C’est le neuvième mois consécutif de hausse de la population carcérale, qui a progressé de 5,7 % en un an. Ce qui n’empêche pas la droite, l’extrême droite et le duo Darmanin Dupond-Moretti de réclamer une justice plus sévère et la multiplication des incarcérations alors que nombre des détenus le sont dans des conditions indignes. À l’image de notre société…

Le régulateur de l’audiovisuel, l’Arcom, et l’Autorité de la concurrence ont donné leur feu vert au rachat par l’armateur Rodolphe Saadé de la branche médias du groupe Altice, qui comprend la chaine de télévision BFM TV et Radio Monte-Carlo. Avec ce rachat, Saadé, qui possède la compagnie maritime CGA CGM, ajoute une grosse pierre à l’empire médiatique qu’il s’est construit depuis deux ans. Durant cette période, le milliardaire franco-libanais a mis la main sur le journal La Tribune et le groupe La Provence (quotidiens régionaux La Provence et Corse-Matin), en plus de participations dans M6 et le média vidéo en ligne Brut. Encore une preuve éclatante de la liberté de la presse…