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Brèves

L’actualité en bref

La ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, a annoncé au Sénat qu’en 2025 le taux de remboursement des médicaments par la Sécurité sociale baissera de 5 %, ainsi que la prise en charge des consultations médicales. L’augmentation du « ticket modérateur », généralement pris en charge par les complémentaires santé, sera compensée par une hausse des tarifs des mutuelles payée par les patients. Il s’agit officiellement de contribuer à combler le trou de la Sécu, sans pour autant toucher aux super-profits des laboratoires pharmaceutiques qui prospèrent sur son dos.

Les Restos du Cœur, l’association fondée par Coluche, ont débuté leur 40e campagne annuelle, dans un contexte caractérisé par une pauvreté grandissante. En novembre 2023, l’association avait dû, pour la première fois de son histoire, refuser des bénéficiaires, submergée par la demande de gens dans le besoin. Après une année « dévastatrice, humainement et financièrement », les Restos veulent faire de cette campagne « un nouveau départ » en privilégiant l’aide aux plus fragiles : les personnes en situation de mal-logement, les familles monoparentales et surtout les enfants. Sur l’année 2023-2024, ils ont accueilli 128 000 enfants de zéro à trois ans, un chiffre en augmentation. Ils vont proposer désormais une aide alimentaire adaptée aux besoins nutritionnels des tout-petits. Quant aux familles monoparentales, elles représentent près d’un quart des personnes accueillies. Ainsi, dans la septième puissance économique mondiale, dix millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, prises presque exclusivement en charge par des organisations humanitaires.

45 militants pro-démocratie reconnus coupables de « subversion », en vertu de la loi sur la sécurité nationale promulguée par Pékin en 2020, ont été condamnés à des peines allant jusqu’à dix ans de prison ferme. Leur crime : avoir organisé une primaire officieuse destinée à sélectionner des candidats de l’opposition en vue des législatives à l’assemblée locale. 610 000 personnes avaient pris part à cette primaire, soit un habitant sur sept. Les autorités avaient finalement renoncé à l’élection de l’Assemblée et instauré un système de désignation des députés. Alors que les organisations de défense des droits humains ont vivement protesté contre ces arrestations, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a estimé que les critiques contre ce procès « profanent et piétinent » l’État de droit. C’est sans doute de l’humour pékinois…

On célèbre aujourd’hui la Journée mondiale des droits de l’enfant. À cette occasion, l’Unicef publie les résultats d’une consultation menée dans l’Hexagone auprès de 20 000 mineurs de 6 à 18 ans, dont les résultats sont affolants. Par exemple, un enfant sur cinq ne mange pas trois repas par jour. Quant à la teneur de ces repas, 11,9 % mangent seulement une fois par semaine (ou moins souvent) de la viande, du poisson ou un œuf (ou l’équivalent en protéine) et 11 % mangent seulement une fois par semaine (ou moins souvent) des fruits et des légumes. En outre, plus d’un enfant sur quatre a subi des violences physiques de la part d’autres enfants ou adolescents (30 %) et plus d’un enfant sur dix est concerné par des violences commises par des adultes (13,1 %). Enfin, 30,6 % des jeunes de plus de 13 ans interrogés indiquent qu’il leur est déjà arrivé de penser au suicide. Un malaise qui reflète la réalité d’une société malade de la pauvreté, de la violence, de l’égoïsme à tout crin et du mépris de l’autre. En un mot la société bourgeoise.

Cette édition du jour du souvenir trans (TDoR en anglais) est marquée par un contexte d’augmentation des polémiques transphobes. La victoire de Trump, dont le parti a fait de la lutte contre les personnes trans une obsession, à l’instar de Musk, soutien politique du candidat républicain, qui a multiplié les propos et actes ouvertement hostiles aux droits trans, n’en est qu’un exemple parmi tant d’autres qui ne se limitent pas aux seuls États-Unis. Le relatif succès des autrices Dora Moutot et Marguerite Stern en France, la véhémence de J.K. Rowling, l’autrice britannique transphobe de Harry Potter, mais aussi les violentes attaques envers des sportives durant les JO, accusées seulement d’être trans, montrent le poids toujours bien réel des idées réactionnaires sur la question. Si bien sûr des progrès ont eu lieu, fruits de nos luttes ou simplement d’une adaptation à l’air du temps de la part de gouvernements, ils restent rares, limités et fragiles et souvent combattus. Nous nous plaçons résolument du côté des personnes trans et de leur lutte et nous appelons à manifester le 20 novembre pour rendre hommage aux victimes de la transphobie et combattre les idées réactionnaires.

Le 1er novembre, la loi sur l’autodétermination du genre est entrée en vigueur en Allemagne, facilitant le changement de genre à l’état civil. Ce dernier est désormais réduit à un délai de trois mois et il n’est plus nécessaire de s’acquitter des 1 868 euros demandés jusque-là. Mais si cette loi est un progrès, il est bien insuffisant : il s’agissait d’un vernis social peu coûteux pour la coalition au pouvoir qui a entre-temps explosé en vol. Elle ne s’applique pas aux personnes non membres de l’Union européenne et ce changement de genre à l’état civil ne sera pas pris en compte en cas de guerre ou de mobilisation. Une bien drôle de conception de l’autodétermination !

Après la pause dominicale de mi-COP29 et la reprise des négociations sur le climat à Bakou, en Azerbaïdjan, Simon Stiell, chef de l’ONU Climat, a martialement déclaré : « Arrêtons le théâtre et passons aux choses sérieuses. » Mais peu de chance qu’il soit entendu. Les principaux dirigeants du monde n’ont même pas daigné faire le déplacement, la conférence se déroule dans un État pétrolier dont le président déclare que « les hydrocarbures sont un don de Dieu » et plus de 1700 lobbyistes des compagnies pétrolières et gazières participent au débat. Sale temps pour le climat, l’environnement et la planète.

Bruno Retailleau a tenu à se montrer tout sucre, tout miel avec les agriculteurs alors même que commençait leur mouvement de protestation dans tout le pays. Tout en affirmant qu’il ne tolérerait pas un blocage prolongé des routes, il a estimé que les agriculteurs subissaient trop de « contraintes » et qu’ils « n’arrivaient pas à vivre de leur travail ». Mais il a tenu aussitôt après à s’en prendre aux cheminots – dont les syndicats appellent à la grève à partir du 11 décembre – qui, selon lui, « prennent régulièrement en otage les Français qui travaillent », en dénonçant la « gréviculture ». « Il y a deux poids, deux mesures », a-t-il tenu à marteler. Les dirigeants des principales organisations syndicales agricoles – FNSEA et Jeunes agriculteurs – défendent résolument l’agriculture capitaliste ; ils sont donc logiquement cul et chemise avec les gouvernements de droite auxquels ils ont déjà donné plusieurs ministres. Il y a donc bien deux poids deux mesures !

Michel Cazenave, un retraité de Pau, dans les Pyrénées Atlantiques, a eu une idée originale : mettre sur le marché des boîtes de conserve… vides. Ou plutôt remplies du bon air du Béarn, la partie orientale du département. L’air est garanti « 100 % béarnais » et chaque boite est vendue cinq euros aux touristes ou aux nostalgiques de cette vieille province. Un créneau déjà occupé, car les vendeurs de vent se ramassent à la pelle parmi les membres de la classe politique, les ministres, les locataires de Matignon et de l’Élysée, les prêtres de toutes les religions, les complotistes, les antivax, les charlatans de toutes sortes, etc. Une dure concurrence…