Nos vies valent plus que leurs profits

Brèves

L’actualité en bref

Le bilan des inondations et glissements de terrain qui ont dévasté l’ouest du pays a dépassé les 1 000 morts, a annoncé l’Agence nationale de gestion des catastrophes, alors que de nouvelles fortes pluies sont attendues sur la région. Si les spécialistes s’accordent à dire que les pluies torrentielles qui se sont abattues sur quatre pays de cette région (Indonésie, Malaisie Thaïlande et Sri Lanka) sont dues au réchauffement climatique, la situation a été aggravée dans l’île indonésienne de Sumatra par la destruction massive des forêts, conséquence de la politique délétère du président Prabowo Subianto. Et, encore une fois, la nature se venge… malheureusement sur les plus pauvres.

Dans un rapport qu’elle vient de publier, l’Unicef France dresse un constat alarmant sur la situation des enfants à Mayotte depuis le passage du cyclone Chido en décembre 2024. Sur l’archipel, on estime qu’un habitant sur deux a moins de 18 ans, donc la question des droits de l’enfant est une priorité. Or, entre 5 000 et 9 000 d’entre eux ne sont pas scolarisés du fait notamment des pratiques discriminatoires adoptées par certaines communes à l’égard d’enfants de familles venant des autres îles des Comores. Les pouvoirs publics laissent faire en ignorant délibérément la loi. Bien mieux, l’an dernier, à cause du durcissement des conditions d’accès à la nationalité, 1800 mineurs ont été placés en rétention. Et, en juillet dernier, les députés adoptaient une loi sur « la refondation de Mayotte » qui passait complètement la question sous-silence. Le néo-colonialisme dans toute sa splendeur.

Le Rassemblement national, par la voix du député de la Somme Jean-Philippe Tanguy, prépare une proposition de loi visant à rouvrir les maisons closes fermées depuis la loi Marthe Richard de 1946, et demandant également que les clients des prostituées ne soient plus pénalisés. Mais comment peut-on imaginer faire reculer la violence sexuelle dans un monde où l’accès au corps des femmes est présenté et monnayé comme dans les rayons des grands magasins, imprimant l’idée que la femme est un objet que l’on peut manipuler à sa guise ? Décidément, l’extrême droite, après ses déclarations en faveur des profits du patronat, n’en finit pas d’éclairer son programme, déjà connu pour son racisme et désormais contre l’émancipation des femmes.

Une idée lumineuse de Guirec Le Bras, procureur de la République de Pontoise (Val-d’Oise), pour résoudre la question de l’engorgement des services de police et des tribunaux : classer sans suite toutes les plaintes concernant les petits délits. Dans une note datée de septembre 2025, que l’Humanité a pu consulter, le magistrat ordonne aux policiers d’« adapter » la politique pénale à la situation ; c’est-à-dire concrètement de ne pas tenir compte des plaintes quand le préjudice financier, ou autre, est considéré comme faible. Le risque évidemment est de voir tous les petits délinquants et les escrocs à la petite semaine choisir le Val-d’Oise pour privilégier leurs douteuses activités. Pas de quoi rassurer la population locale.

Les agriculteurs ont de nouveau bloqué des routes et des bâtiments officiels, notamment dan le Sud-Ouest, pour protester contre l’abattage systématique des troupeaux dans le cadre de la lutte contre la dermatose bovine. Cette catastrophe vient après la fièvre ovine, les importations massives de produits agricoles ne correspondant pas aux normes sanitaires et environnementales, et l’annonce de la baisse probable des aides prévues dans le cadre de la politique agricole commune. Résultat de ces calamités en série : de plus en plus d’agriculteurs ne parviennent pas à joindre les deux bouts et, d’année en année, leur nombre ne cesse de diminuer. Face à cela, certaines organisations syndicales détournent leur colère contre les militants écologistes ou les services de l’État chargés d’appliquer les normes sanitaires tout en épargnant soigneusement les vrais responsables : les trusts agro-alimentaires, les multinationales de la distribution et les banques qui les étranglent. Mais, même s’ils se trompent parfois de cible, nous sommes solidaires des paysans travailleurs qui n’exploitent personne. Comme le dit un couplet de l’Internationale : « Ouvriers, paysans nous sommes le grand parti des travailleurs. »

Les dockers CGT du port ont empêché le chargement d’un conteneur suspecté de transporter du matériel militaire français à destination d’Israël. Ce conteneur, pesant 22 tonnes, était destiné à l’entreprise israélienne Elbit Systems et devait transiter par le terminal portuaire privé MSC avant d’être embarqué sur un navire de la compagnie israélienne ZIM à destination du port de Haïfa. Le syndicat CGT, qui représente l’ensemble des 3 000 dockers havrais, avait été alerté par des associations, dont Urgence Palestine et le Palestinian Youth Movement, sur la nature de la cargaison. Cette action s’inscrit dans la continuité de précédentes mobilisations du syndicat contre la livraison de matériel militaire à l’État sioniste. Un exemple à suivre.

Un rapport de la Cour des comptes révèle que 9 % des heures de cours n’ont pas été assurées dans les collèges publics sur l’année scolaire 2023-2024 du fait essentiellement d’absences d’enseignants non remplacés. Cela représente 10,3 millions d’heures d’enseignement perdues. Les chiffres étaient de 9,5 % en 2021-2022 et de 11,2 % en 2022-2023. Sont ainsi comptabilisées les absences des enseignants liées à des raisons personnelles (maladie, congé maternité, autorisations d’absence), au fonctionnement du système éducatif (formations, examens et concours, sorties, voyages scolaires, réunions…) ou encore les heures perdues pour fermetures d’établissement (1 % des heures, pour cause d’examens notamment). Les mesures proposées par la Cour des comptes (remplacement d’un collègue absent sur la base du volontariat, réduction des absences institutionnelles, encouragement des profs à enseigner deux matières etc.) ne peuvent masquer le problème de fond : le nombre insuffisant de personnel pour assurer la présence d’un enseignant devant chaque élève tout au long de l’année.

12 décembre 2015 : le président de la République de l’époque, François Hollande, et Christiana Figueres, à la tête de l’agence ONU Climat, savouraient bras levés la signature de l’accord de Paris en marge de la COP21. Un accord parait-il « historique » (un de plus) censé faire un pas décisif sur la voie du ralentissement du réchauffement climatique. Une décennie plus tard, place au désenchantement. Malgré les déclarations fracassantes de Macron, qui avait déclaré que son second quinquennat « serait écologique ou ne serait pas », rien n’a vraiment changé. Pire, la baisse des émissions des gaz à effet de serre est en net recul et le détricotage de mesures écologistes pourtant bien modestes se poursuit. Pas étonnant dans ces conditions que tant l’Élysée que Matignon aient gardé un silence prudent sur cet anniversaire. Quant à la pollution de l’air, des sols, des eaux et leurs effets sur la santé, elle continue de plus belle.

La Coupe de monde de foot se déroulera l’an prochain aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Le 26 juin, un match est prévu à Seattle, dans l’État de Washington. La communauté homosexuelle étant très présente dans cette ville le comité d’organisation local a décidé de dédier cette compétition à la cause LGBTQ+ en l’intitulant « match des fiertés ». Une première dans l’histoire de cette compétition. Ce qui a provoqué des réactions hostiles et indignées de la part des deux pays dont les équipes avaient été désignées par tirage au sort pour disputer ce match, en l’occurrence l’Iran et l’Égypte. Rappelons qu’en vertu du droit islamique (la charia), les relations sexuelles entre personnes de même sexe sont interdites en Iran et peuvent dans certains cas être punies par la peine de mort. En Égypte, si l’homosexualité n’est pas explicitement interdite, elle est souvent sanctionnée en vertu de lois formulées de manière vague interdisant la « débauche ». La télévision d’État iranienne a indiqué que l’Iran allait « contester » cette décision auprès de la Fédération internationale de football. De son côté la Fédération égyptienne de foot a fait savoir qu’elle avait envoyé une lettre officielle au secrétaire général de la Fédération internationale rejetant « en termes absolus » toute activité liée au soutien LGBTQ+ lors du match. Il y a de fortes chances que les instances internationales du football, pas spécialement connues par leur ouverture d’esprit, donnent raison aux bigots islamistes.