Nos vies valent plus que leurs profits

Brèves

L’actualité en bref

Le 1er avril est entrée en vigueur une nouvelle convention assurance chômage qui vise encore à taper sur les privés d’emplois. Entre autres mesures, la « mensualisation » du paiement des allocations, c’est-à-dire le versement sur 30 jours, même pour les mois de 31 jours… Résultat : cinq à six jours d’allocations en moins par personne et par an et 450 millions d’euros pris dans la poche des chômeurs… Il suffisait d’y penser !

En septembre 2024, 23 femmes au chômage longue durée ont intégré une formation pour obtenir la qualification de « secrétaire assistant médico-social », proposée par France Travail et dispensée par l’organisme privé Ideko Formation. Une formation permettant un financement par France Travail de 8 900 euros par stagiaire, à condition que cette préparation donne lieu à une embauche immédiate. La formation, censée durer six mois, a été financée pour deux mois seulement, ce qui a entraîné le non-paiement des indemnités durant toute la période de la formation, les entreprises partenaires censées embaucher les stagiaires se sont révélées inexistantes et enfin les modules pour passer le titre professionnel n’ont pas été assurés (pas de plateau technique…). En résumé, un bel exemple de fric gaspillé pour les boites du privé qui s’engraissent sur le dos des chômeurs. Et la direction de France Travail persiste et signe puisqu’elle prévoit 450 millions d’euros pour les sous-traitants !

Grève à Radio France oblige, nous avons passé notre lundi et notre mardi branchés sur les radios privées… Et hasard du calendrier, cela coïncidait avec le défilé médiatique des pleurnicheurs du RN ! Ça fait rigoler cinq minutes, mais à la longue, ça tape sur le système. Les techniciens et journalistes de Radio France ont de bonnes raisons de se battre. Rachida Dati, ministre de la Culture, veut fusionner tout l’audiovisuel public. Ce serait un moyen de faire des économies, mais aussi de continuer à couper le micro à ceux qui font les émissions les plus intéressantes : les reportages de terrain qui mettent en lumière les galères quotidiennes, les enquêtes d’investigation pour révéler les malversations de nos dirigeants, les débats de fond qui donnent la parole à des contestataires… Pour les remplacer, à terme, par des talk-shows qui ressassent toujours les mêmes polémiques, racistes, sexistes, et pro-patronales, comme on entend déjà trop sur Europe 1 ou RMC ?

Cinq mineurs sont morts et quatre ont été grièvement blessés dans une explosion survenue dans la mine de charbon de Cerredo, dans la région de Degaña, aux Asturies, dans le nord-ouest du pays. « C’est scandaleux, avant les entreprises garantissaient la sécurité, mais elles le font de moins en moins », s’est insurgé un proche d’un mineur tué, cité par le quotidien local. La mine appartient à l’entreprise Blue Solving, une société récemment créée qui tente de la réactiver à moindre coût afin d’y extraire des terres rares destinés à des usages industriels. La région des Asturies, important bassin minier, avait déjà été endeuillé dans l’un des accidents les plus meurtriers survenus dans le pays. En août 1995, quatorze travailleurs étaient décédés à la suite d’un coup de grisou dans une mine située dans la commune de Mieres. En octobre 2013, dans la province voisine de León, six autres avaient perdu la vie et cinq blessés dans une mine de charbon de Santa Lucía. Enfin, le dernier accident minier d’importance remonte à mars 2023, quand trois personnes étaient mortes après l’effondrement d’une galerie dans une mine de potasse en Catalogne. Quant aux actionnaires des sociétés minières ils sont, eux, en pleine forme.

À l’appel des confédérations syndicales FGTB (sociale-démocrate) et CSC (chrétienne), une grève générale très largement suivie a touché lundi l’ensemble du pays. Les aéroports de Bruxelles-Zaventem et Charleroi ont été complètement à l’arrêt, avec tous les vols annulés. Les transports en commun fortement perturbés alors que de nombreux magasins, dont des supermarchés, étaient fermés. Les établissements scolaires, y compris l’Université libre de Bruxelles, ont été touchés, avec des cours annulés et des piquets de grève organisés par des étudiants et des enseignants. Cette mobilisation se voulait une réponse aux premières mesures de régression sociale annoncées par le nouveau Premier ministre conservateur, De Wewer, notamment des coupes dans les pensions et une flexibilité accrue imposé aux salariés. Les syndicats ont prévu d’autres actions dans les semaines à venir, avec une nouvelle grève générale programmée pour le 29 avril. Mais si les travailleurs ne veulent pas que ces mouvements soient sans lendemain il leur faudra prendre en main leurs propres affaires.

Mediapart a publié les conclusions d’un rapport de douze inspecteurs de l’Éducation nationale sur un établissement catholique sous contrat (école primaire, collège, lycées général et professionnel), l’Immaculée conception, à Pau (Pyrénées-Atlantiques). Rapport qui avait valu la suspension de son directeur par le rectorat. Les inspecteurs notent notamment le caractère obligatoire des cours de religion, la mobilisation des enseignants sur le temps scolaire dans l’organisation d’événements en lien avec la religion catholique, la non-utilisation des manuels de l’Éducation nationale auxquels on préfère des livres « systématiquement orientés vers la royauté, la critique de la République, l’apologie, voire l’obsession du martial, du combat et de la guerre ». Un exemple parmi d’autres : un conférencier a qualifié de « génocide » la répression de l’insurrection royaliste de Vendée pendant la Révolution française. Bref l’enseignement d’une idéologie bien réac… aux frais du contribuable. Au courant de ce rapport, Bayrou l’a gardé sous le coude. Quant à la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, elle a promis que les choses allaient changer. On n’a plus qu’à la croire.

« La politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera donc écologique ou ne sera pas », promettait Emmanuel Macron lorsqu’en 2022 il avait enfilé sa casquette de candidat pour un second mandat. Depuis on n’a pas vu grand-chose de concret. Mais attention ça va changer : c’est du moins lui qui l’affirme. La preuve : pour la seconde fois en trois ans il a présidé un « Conseil de planification écologique » composé de François Bayrou et d’une quinzaine de ministres. Selon l’Élysée, le chef de l’État veut effectuer une « remobilisation » générale sur le sujet. Mais pour qu’il ait « remobilisation » il faudrait qu’il y ait eu d’abord « une mobilisation » qui n’a jamais eu lieu. Bref une énième tentative de verdir l’image du chef de l’État. Y’a du boulot !

Selon les dernières données de la Direction de la recherche des études, de l’évaluation et des statistiques, 87 % de la population vit dans un désert médical. Sur ce total plus de 6 millions de personnes n’ont pas de médecin traitant. Conséquence de décennies de détérioration des services de santé qui s’est traduite par la fermeture de services d’urgence et autres, la disparition de lits hospitaliers, la réduction du personnel soignant… La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, annonce que les choses vont changer. Quant à Bayrou il entend répondre « à des préoccupations d’urgence qui taraudent les Français » et parmi elles l’accès aux soins en est une de taille. Il n’y a plus qu’à passer aux actes. Mais les promesses de nos gouvernants n’engagent que celles et ceux qui y croient.

« Il faut être beaucoup plus dur sur les peines » disait Le Pen pendant la campagne présidentielle de 2022… Trois ans plus tard, la voilà condamnée à quatre ans de prison dont deux ferme, et à cinq ans d’inéligibilité, même si elle fait appel de sa condamnation. Le Pen et son clan ont détourné de l’argent public pour alimenter leur parti… et faire croquer les amis. Les assistants parlementaires du RN payés 5000 à 9000 euros par mois sans travailler n’ont rien à envier aux Fillon, Cahuzac ou Sarkozy. Le RN, parti des ouvriers ?

Les mêmes qui critiquent le laxisme des juges quand les classes populaires sont à la barre dénoncent aujourd’hui une peine trop sévère. De Jordan Bardella à Elon Musk en passant par Viktor Orbán, les réactionnaires du monde entier hurlent au scandale démocratique, car Le Pen ne pourrait pas se présenter à l’élection présidentielle. Mais Le Pen n’est pas « victime » de la justice, elle peut même profiter de ce jugement pour se présenter « anti-système », alors qu’au fond, elle a juste agi comme bien d’autres fraudeurs de la bourgeoisie.