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Brèves

L’actualité en bref

La cour d’appel de Paris, qui devait se prononcer sur la libération du militant communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah, a décidé de reporter sa décision au 20 février prochain. Elle veut, parait-il, se donner, du temps pour examiner le recours du parquet anti-terroriste contre son élargissement. Pour rappel, Georges Ibrahim Abdallah, âgé aujourd’hui de 73 ans, est libérable depuis 25 ans. Il a passé quarante ans derrière les barreaux et a vu onze demandes de remise en liberté refusées. La mobilisation pour obtenir sa libération doit se poursuivre.

Un nouveau raid israélien a tué vendredi sept Palestiniens dans un appartement du camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza. Selon le ministère de la Santé, cela porte à 45 206 tués et 107 512 blessés le nombre de victimes depuis le début de la guerre il y a 14 mois. Le génocide continue avec la complicité, active ou passive, de la plupart des pays occidentaux.

EDF a annoncé que son EPR vient d’être raccordé au réseau d’électricité. Le démarrage de ce réacteur nucléaire de nouvelle génération – supposé être un « fleuron » de la technologie française – accuse douze ans de retard sur le calendrier initial, dû à de nombreuses contrefaçons et autres déboires techniques qui ont fait exploser la facture. Elle est désormais estimée à 13,2 milliards d’euros, soit quatre fois le devis initial de 3,3 milliards. Toutes les boites du BTP et autres qui se sont enrichies dans l’affaire disent merci aux contribuables. Le réacteur devrait tourner à plein régime à la mi-2025 avant… d’être mis à l’arrêt en 2026 pour révision, mais aussi pour changer le couvercle de la cuve qui n’est pas conforme au niveau de qualité attendu. La saga continue…

Après la publicité monstre dont avaient bénéficié cet été les Jeux olympiques et paralympiques, on nous annonçait, à l’approche de Noël, un livre de souvenirs « officiel » pour immortaliser l’évènement. Il vient de sortir. Et là, en parcourant l’ouvrage de 320 pages, on découvre que pas une ligne et pas une photo ne sont consacrées au handisport, ni aux performances des athlètes paralympiques. Interrogé à ce sujet, Tony Estanguet, le patron du comité d’organisation de Paris 2024, a botté en touche en affirmant que « le comité d’organisation ne s’en est pas du tout occupé » et en renvoyant la responsabilité à la maison d’éditions qui explique, sans rire, que les épreuves paralympiques se sont déroulées trop tard pour être incluses dans l’ouvrage. « Moi j’appelle ça un bras d’honneur ! » s’est ainsi indigné sur France Bleu Julien Michaud, médaillé de bronze en para tennis de table. Un sentiment partagé dans la presse par nombre d’autres athlètes en fauteuil et qui montre que le handicap fait toujours l’objet d’une réelle discrimination.

Dans l’enquête du Monde sur Macron, on apprend qu’il aurait dit : « Le problème des urgences, c’est que c’est rempli de Mamadou. » Mais il ne s’est pas arrêté là. Le journal affirme qu’il aurait également qualifié Matignon, quand Gabriel Attal était Premier ministre, de « cage aux folles », et traité Lucie Castets et Marine Tondelier de « cocottes ». Raciste, sexiste et homophobe ! Voilà qui caractérise bien le personnage… et la société bourgeoise qu’il défend.

Selon une enquête du journal Le Monde consacrée à Macron, celui-ci aurait déclaré, en présence de l’ex-ministre de la Santé Aurélien Rousseau :  « Le problème des urgences, c’est que c’est rempli de Mamadou. » Rousseau l’aurait mollement démenti. Face au scandale soulevé par ces propos racistes, l’Élysée a « fermement démenti »… Mais, en admettant même que Macron n’ait pas dit exactement cela, on ne prête qu’aux riches. Car, au-delà des mots, ce sont bien à la fois sa politique xénophobe et sa destruction de l’hôpital public qui sont en cause. Il n’y aurait rien d’étonnant à ce qu’il évoque les problèmes de l’hôpital en les mettant sur le dos des patients originaires de l’immigration et en profite pour flatter les préjugés racistes. Alors que les vrais responsables, ce sont ceux qui diminuent régulièrement le nombre de lits, ferment des services et entendent faire marcher les hôpitaux comme des entreprises capitalistes, en faisant passer le fric avant la santé.

Dans le cadre de sa politique visant à contrer les critiques et à donner une image résolument « moderne » de son pays, le prince héritier Mohammed ben Salmane avait autorisé la tenue d’un forum de l’ONU sur la gouvernance de l’Internet à Riyad. Au grand dam de la monarchie, la réunion s’est transformée en mise en accusation du régime. Une opposante, Lina al-Hathloul, qui vit en exil à Londres, a profité de l’occasion pour dénoncer par visioconférence les crimes du régime, les exécutions capitales, l’emprisonnement des opposants, les interdictions multiples faites aux femmes… Les organisateurs avaient ouvert le forum par une minute de silence en hommage aux personnes critiques du gouvernement saoudien « qui sont arbitrairement détenus » dans le pays et ailleurs au Moyen-Orient. Une chaise vide avait été placée à côté du modérateur, décorée d’un badge portant le nom de Mme Hathloul qui dirige une organisation de défense des droits humains. Une bouffée d’air frais dans l’atmosphère putride du royaume wahhabite.

Une marocaine de 50 ans faisait venir de son pays des compatriotes qui devaient débourser entre 5 000 et 10 000 euros pour travailler comme ouvriers dans les exploitations agricoles du sud-ouest. Elle sous-traitait ensuite cette main-d’œuvre à des agriculteurs locaux. Ces Marocains travaillaient « sans contrat de travail » pour la plupart, « faisaient beaucoup d’heures avec peu ou pas de jour de repos » et avec un salaire « très irrégulier », selon l’instruction. L’inspection du travail, citée par le président du tribunal d’Agen, souligne qu’ils étaient logés dans des conditions indignes, dormant sur des matelas « posés à même le sol sans draps avec une seule salle d’eau et un seul WC » au sous-sol sans chauffage d’un bâtiment « dégradé avec de l’humidité, de la moisissure ». La négrière a été condamnée à trois ans de prison et 50 000 euros d’amende avec sursis. Quand aux agriculteurs qui employaient ces travailleurs, ils n’ont pas été inquiétés. Comme l’a fait remarquer un avocat : « Les enjeux économiques locaux et la puissance de certains syndicats agricoles pourraient laisser à penser qu’il ne faut pas trop parler de ce type d’affaire. »

C’est Le Canard enchaîné qui a révélé l’information. Bernard Arnault, milliardaire et patron du groupe de luxe LVMH, est convoqué au tribunal des prud’hommes de Paris le 15 avril prochain. Pendant dix ans il a obligé un cuisinier, salarié chez Dior, une des sociétés de son groupe, à travailler en plus au noir pour lui et sa famille. Le travailleur en question aurait enchaîné près de cent heures de travail hebdomadaires pendant dix ans, le tout sans contrat de travail, ni bulletin de salaire. Il n’avait le droit qu’à un week-end libre par mois et seulement quelques semaines de congé par an, lorsque Bernard Arnault et ses proches partaient en vacances. Licencié au début de l’année, il réclame que son « travail dissimulé » soit reconnu par le conseil des prud’hommes et que lui soit remboursé l’intégralité de ses heures de travail non rémunérées, comme les nombreux jours de repos qu’il a dû abandonner. C’est sans doute du fait de sa morale de négrier et de la politique de sur-exploitation qu’il met en œuvre qu’Arnault a récemment été élu à l’Académie des sciences morales et politiques.