NPA Révolutionnaires

Nos vies valent plus que leurs profits
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Brèves

L’actualité en bref

Jusqu’au 20 juin, un certain nombre de proches de l’ancien Premier ministre, Édouard Balladur, candidat malheureux à l’élection présidentielle de 1995, comparaissent devant la cour d’appel de Paris dans l’affaire dite de Karachi. Quatre étaient des collaborateurs directs de l’ex-Premier ministre à l’époque des faits et deux des intermédiaires toujours en fuite. Ils sont soupçonnés d’avoir, en marge de la conclusion de deux contrats d’armement, l’un avec le Pakistan pour des sous-marins, l’autre avec l’Arabie saoudite pour des frégates, reçu l’équivalent de plus de 190 millions de francs (46 millions d’euros aujourd’hui) sous forme de commissions occultes. Une partie avait servi à leur enrichissement personnel, l’autre à financer la campagne balladurienne qui battait de l’aile. Balladur lui-même n’avait pas été inquiété, affirmant tout ignorer de ces magouilles. De même le Conseil constitutionnel, présidé à l’époque par le socialiste Roland Dumas, avait validé sans sourciller son compte de campagne malgré les évidentes anomalies. Une tambouille peu ragoûtante à l’image d’une bonne partie de la classe politique.

Dans une note de son blog consacrée à la Palestine, Jean-Luc Mélenchon affirme : « Contrairement à ce que dit la propagande de l’officialité, l’antisémitisme reste résiduel en France. Il est en tout cas totalement absent des rassemblements populaires. » C’est aller un peu vite en besogne. On ne peut être que d’accord avec le dirigeant de la France insoumise pour affirmer que tant le gouvernement que la droite, l’extrême droite, voire une partie de la gauche, utilisent l’accusation d’antisémitisme dans le seul but de nuire au mouvement de soutien du peuple palestinien. Ces gens-là veulent faire croire que l’anti-sionisme – c’est-à-dire l’opposition à la politique de l’État d’Israël – est une forme de racisme anti-juif. Manœuvres minables qui disqualifient ceux qui les utilisent. Mais de là à dire que l’antisémitisme n’est que résiduel et n’atteint pas les classes et rassemblements populaires il y a un pas que nous ne franchirons pas. Les stéréotypes sur les Juifs et l’argent ou les Juifs et le pouvoir sont encore largement répandus. Et s’il faut prendre avec des pincettes les chiffres avancés par le ministre de l’Intérieur, il est incontestable que les actes antisémites se sont multipliés depuis le début de la guerre de Gaza, alimentés en partie d’ailleurs par la propagande des dirigeants sionistes – ici et ailleurs – qui assimile Israël aux Juifs du monde entier. Il n’empêche qu’il ne faut pas sous-estimer l’antisémitisme et le combattre sans relâche.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a demandé au préfet du Tarn d’interdire la manifestation prévue ce week-end contre le chantier de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres. Organisée à l’appel notamment des Soulèvements de la Terre et de collectifs écologiste locaux, cette mobilisation fait suite à de nombreuses autres qui se sont déroulées ces derniers mois. Darmanin affirme que la manifestation sera « extrêmement violente, jusqu’à 5 000 personnes (attendues), dont « 600 black blocs […] qui veulent en découdre avec les forces de l’ordre, s’en prendre aux biens, attaquer des personnes ». Apocalypse Now ! Étienne Fauteux, un des porte-paroles de La Voie est libre, collectif écologiste local, explique : « On maintient la manifestation. Cette interdiction est une atteinte démesurée aux libertés fondamentales… On attend 15 000 personnes. Interdire, c’est disproportionné et injustifié. Il [Darmanin] veut installer un climat de peur alors que c’est une manifestation massive et populaire. Les gens viennent pour lutter contre la destruction de leur territoire. » Il assure que les trois jours de manifestation, de vendredi à dimanche, se dérouleront comme prévu.

Une quinzaine de femmes de soldats russes mobilisés en Ukraine se sont rassemblées devant le ministère de la Défense à Moscou pour demander leur retour du front. Alignées devant les grilles du ministère, elles ont brandi des pancartes pour réclamer leur rapatriement. « Il est temps que les mobilisés rentrent à la maison », « Je suis seule, j’en ai marre », pouvait-on lire sur certaines d’entre elles. La répression croissante ayant rendu les manifestations rarissimes dans le pays, les associations de femmes ou de proches de mobilisés sont les seules à encore organiser des rassemblements dans la capitale. Jusqu’au début 2024, via la chaîne Telegram, dans une émission intitulée « Retour à la maison », elles appelaient encore à se rassembler, quasiment chaque semaine, sur la tombe du Soldat inconnu, au pied du Kremlin, pour réclamer le rapatriement de leurs proches. Ces rassemblements se sont raréfiés depuis, après une série d’arrestations, notamment de journalistes. De plus l’émission Retour à la maison et la participante la plus en vue de ce mouvement, Maria Andreïeva, ont été labellisées « agents de l’étranger » par les autorités la semaine dernière. Peut-être la dernière étape avant l’emprisonnement.

L’armée israélienne poursuit son offensive sur Rafah, alors que le bilan s’élève désormais à 36 479 morts dont 95 au cours des dernières 48 heures. De son côté, l’ONU, en se basant sur des images satellite, estime qu’environ 55 % des bâtiments de Gaza ont été endommagés ou détruits suite à la guerre. La quasi-totalité des bâtiments concernés sont des logements, au nombre de 135 142. Cette estimation est basée sur des images satellite collectées le 3 mai et comparées à d’autres images prises depuis mai 2023, y compris le 15 octobre dernier, quelques jours après le début de la guerre. Mais les autorités de Jérusalem continuent d’affirmer – avec cynisme et toute honte bue – que les opérations militaires ne sont pas dirigées contre la population civile.

La tête de liste du Rassemblement national (RN) tenait son dernier meeting des élections européennes au Dôme de Paris. Salle comble, marée de drapeaux tricolores, portait géant de Bardella illuminé sur la scène. Tout était millimétré… jusqu’à ce que deux Femen se lèvent seins nus dans la salle et commencent à scander : « Pour une Europe féministe, pas fasciste ». Un message on ne peut plus clair. Le chouchou des sondages s’interrompt, les militants RN huent les deux femmes qui sont poussées vers la sortie manu militari par les membres du Département protection sécurité, le service d’ordre de l’organisation d’extrême droite. Une partie des journalistes présents suit ce convoi improvisé vers la sortie, perturbant pour un temps le bel agencement de cette nauséabonde réunion.

Le collectif « Le Revers de la médaille » dénonce à nouveau dans un rapport qu’il vient de rendre public « le nettoyage social » en cours avant les Jeux olympiques et paralympiques avec force expulsions de migrants et sans-abri. Avant les JO, plus de 5 224 personnes ont été déplacées d’Île-de-France pour aller vers d’autres régions, depuis qu’un dispositif de sas régionaux d’accueil temporaire a été mis en place, en avril 2023. Dans le détail, 3 958 personnes ont été expulsées vers d’autres régions l’année dernière et 1 266 depuis le début de l’année 2024. Selon ce collectif, l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques contribue à « l’intensification » des « expulsions de campements de rue de personnes exilées ». Entre le 1er mai 2023 et le 30 avril 2024, 12 545 personnes au total ont été forcées de quitter leur habitat précaire en Île-de-France, parfois sans proposition d’hébergement. Ce sont près de 3 500 personnes de plus qu’il y a deux ans, chassées de leurs squats, bidonvilles ou campements. Une hausse de 38,5 % selon des chiffres de l’Observatoire des expulsions de lieux de vie informels. « C’est énorme et ça montre de manière documentée le nettoyage social avant les JO », a commenté Paul Alauzy, coordinateur à Médecins du monde et porte-parole du collectif. Et ce nettoyage social ne concerne pas seulement la région parisienne. Des opérations similaires ont eu lieu notamment à Bordeaux et à Lille, ainsi que « d’autres villes (qui) accueillent certaines épreuves » et que « la flamme olympique traverse de nombreux départements ».

Des centaines d’agriculteurs français et espagnols ont bloqué pendant plus de 24 heures huit points de passage le long de la frontière dans les Pyrénées, depuis le pays Basque jusqu’à la Catalogne, dont les autoroutes A63 (Hendaye-Bilbao) et A9 (Montpellier-Barcelone). Cette mobilisation, non soutenue par les syndicats agricoles traditionnels, a été prise à l’initiative d’un groupe de base dénommé « Les Ultras de l’A64 », du nom de l’autoroute qui relie Bayonne à Toulouse le long de la chaine pyrénéenne. C’est la première fois que les agriculteurs de part et d’autre de la frontière s’entendent sur une action commune de cette ampleur. Ils veulent peser sur les élections européennes de dimanche et réclament notamment une réglementation commune dans toute l’UE sur la question des pesticides et des prix de l’énergie, gazole non-routier compris. S’ils ne sont pas entendus ils ont promis de renouveler de telles actions dans les mois qui viennent, et notamment à l’occasion des Jeux olympiques. La colère paysanne est toujours là.

Dans un article du 21 mai dernier, Libération révèle l’histoire d’une douzaine d’employés en procès contre leur ancien employeur, NTI. Ce sous-traitant de Veolia, Suez et Paprec a fait travailler dans les centres de tri de ses donneurs d’ordre plusieurs travailleurs et travailleuses sans papiers dans des conditions infâmes. Non respect des temps de repos légaux, refus de prise de congés, des blessés qui continuent à trier les déchets, des travailleurs obligés de descendre dans la fosse à déchet lors de pannes… Une salariée a été contrainte de travailler sur un poste de tri manuel jusqu’à son huitième mois de grossesse ! NTI n’en est pas à son coup d’essai puisqu’une procédure a déjà été lancée en 2023 par dix anciens salariés. Difficile donc pour les donneurs d’ordre de jouer la surprise !

Pendant que des politiciens font voter des lois racistes, les patrons profitent sans vergogne de l’exploitation des travailleurs et travailleuses sans papiers.