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Brèves

L’actualité en bref

Des sacs de céréales, de riz et de farine vidés ou jetés au sol et piétinés. C’est ce qu’il est advenu des marchandises de camions chargés d’aide humanitaire à destination de Gaza. Des dizaines d’individus d’extrême droite, dont de nombreux colons, ont dévalisé et vandalisé ces camions en Israël, peu après le point de passage de Tarqumiya avec la Cisjordanie occupée. À la manœuvre, un groupe d’extrême droite, Tsav 9, qui multiplie ce genre d’actions depuis janvier et qui veut empêcher toute aide humanitaire aux Gazaouis tant que les otages israéliens n’auront pas été libérés. « Les blocages de Tsav 9 sont scandaleux », a affirmé Jessica Montell, directrice de l’organisation israélienne de défense des droits humains HaMoked. Et d’ajouter : « Il est immoral de détruire de la nourriture en route pour être distribuée à des civils affamés. Mais ce qui est encore plus scandaleux, c’est qu’il n’y a pas de policiers ni de soldats pour les arrêter. Où sont les forces de l’ordre pour empêcher un tel acte ? » Réponse : elles sont trop occupées à affamer, matraquer et tuer les civils Palestiniens.

Le leader kurde Selahattin Demirtas, emprisonné depuis novembre 2016, a été condamné à 42 ans de prison, notamment pour atteinte à l’unité de l’État, à l’occasion d’une flambée de violences qui s’était produite en 2014. L’ancien coprésident du HDP, principal parti politique kurde du pays, est incarcéré dans cette affaire déjà dénoncée par la Cour européenne des droits de l’homme. L’autre ex-coprésidente du HDP, Figen Yuksekdag, a pour sa part écopé de 30 ans et trois mois d’emprisonnement. Il ne se passe pratiquement pas une année sans que des militants kurdes – qui luttent pour leurs droits nationaux en Turquie, mais aussi en Iran et en Syrie – soient condamnés à de lourdes peines. Solidarité avec le peuple kurde et son droit à l’autodétermination.

Le parquet général russe a déclaré « indésirable » le média d’opposition Sota, une mesure qui expose ses employés à de lourdes peines et interdit de facto ses activités dans le pays, où toute voix dissidente est écrasée depuis l’attaque contre l’Ukraine. « Les publications de Sota ne sont rien d’autre que des tentatives explicites de déstabiliser la situation socio-politique de la Russie », a justifié le parquet. Il a en outre accusé les journalistes de ce média d’être encouragés par « de soi-disant maîtres à penser occidentaux », cherchant à « saper les fondements spirituels » de la Russie et diffusant « des contenus discréditant les autorités et les forcées armées ». Ce média, suivi par 137 000 utilisateurs sur Telegram, était l’un des derniers à couvrir activement les répressions politiques dans le pays, en envoyant ses reporters suivre les procès d’opposants et les rares actions de protestation. Sur Telegram, la rédaction de Sota, tout en rejetant les accusations sur ses liens supposés avec des « superviseurs occidentaux » a affirmé : « Nous nous prononçons bien sûr comme des opposants à la guerre et au régime poutinien et suivons des principes journalistiques objectifs. » Et de conclure : « Ce travail doit se poursuivre. »

Alors même que l’Union européenne vient d’adopter une nouvelle législation draconienne anti-migrants, quinze pays (la Bulgarie, la République tchèque, le Danemark, la Finlande, l’Estonie, la Grèce, l’Italie, Chypre, la Lettonie, la Lituanie, Malte, les Pays-Bas, l’Autriche, la Pologne et la Roumanie) plaideront auprès de la Commission européenne pour durcir encore plus le contrôle de l’immigration. Ils proposent notamment de permettre l’envoi de migrants dans des pays tiers, à l’image de l’accord passé entre l’Italie et l’Albanie. Plus précisément ils veulent multiplier les accords avec les pays situés le long des routes migratoires pour bloquer les migrants, citant en exemple des partenariats déjà conclus, comme celui avec la Turquie en 2016 pour retenir les réfugiés syriens. Ces propositions interviennent à moins d’un mois des élections européennes pour lesquelles les sondages prédisent une poussée des partis anti-immigration. Et nombre de politiciens et de gouvernements entendent bien surfer sur cette vague anti-migrants au mépris de ces millions de personnes forcées de quitter leurs foyers et qui empruntent des routes dangereuses à la recherche d’une vie meilleure.

Après une troisième nuit de chaos à Nouméa, le ministre de l’Intérieur a accusé l’Azerbaïdjan d’ingérence, s’appuyant sur des liens fantasmés entre certains militants indépendantistes et le régime de Bakou. C’est évidemment plus facile de montrer du doigt « une puissance étrangère » plutôt que de reconnaitre que la cause première de la situation actuelle est la situation d’oppression dans laquelle Paris maintient la population kanak. Déjà, à l’époque de la guerre d’Algérie, les gouvernants voyaient la main de Moscou et de l’Égypte derrière les militants algériens du Front de libération nationale (FLN) qui luttaient pour leur indépendance. Rien de bien nouveau donc sous le soleil colonial. Sur ce plan, Gérald Darmanin a reçu le soutien de Raphaël Glucksmann qui a déclaré : « Des régimes autoritaires comme la Russie, l’Azerbaïdjan, mais la Chine aussi, saisissent la moindre faille dans nos sociétés pour polariser le débat public et pour créer le chaos. » Une façon de s’aligner sans état d’âme sur la position de l’impérialisme français. Venant de Glucksmann rien ne peut plus étonner.

Alors que Joe Biden avait menacé, il y a une semaine, de limiter l’aide militaire qu’il apporte à l’État hébreu en cas d’opération d’envergure sur Rafah, Washington vient de demander au Congrès d’approuver une nouvelle livraison de munitions pour tanks et de véhicules tactiques. Selon le Wall Street Journal, qui a d’abord révélé l’information, cette livraison inclut 700 millions de dollars de munitions pour tanks et 500 millions pour des véhicules militaires tactiques. Biden peut bien à l’occasion émettre quelques réserves sur la guerre menée par l’État d’Israël, à ce niveau-là, ce n’est même plus du double langage, mais du foutage de gueule.

Le site Internet StreetPress a épluché les votes des députés Rassemblement national au Parlement européen. Sans surprise, la formation d’extrême droite est « très souvent alignée sur les positions des grandes compagnies comme Total, McDonald’s ou Monsanto ». C’est sans doute pourquoi elle s’est opposée à toute législation visant à contrôler « les abus » des multinationales. À l’opposé, ses députés ont voté contre l’instauration d’un salaire minimum au sein de l’Union européenne, contre la parité salariale hommes-femmes, contre la protection des précaires, etc. Ce qui montre les limites étroites de la « contestation du système » dont se réclament désormais les supporters de Marine Le Pen et le caractère bidon de leur pseudo-défense des plus pauvres.

Pour montrer son côté « social », un groupuscule d’extrême droite, les Luminis, avait décidé de lancer des maraudes nocturnes dans la capitale. Il s’agit d’une pratique courante chez les associations d’aide aux SDF, qui consiste à organiser des tournées dans les endroits où ils se regroupent et de leur proposer nourriture, aide et réconfort. Dans un reportage diffusé sur BFM-TV, une vingtaine de ces fascisants ont expliqué qu’ils effectuaient un tri parmi les nécessiteux en fonction de la couleur de la peau, de l’ethnie et de la religion. Tous leurs aliments sont à base de porc – pour éloigner les musulmans – et une membre du groupe a tenu précisé à la télé : « On ne donne qu’aux Blancs… Les Noirs, évidemment, et les Arabes, on ne leur donne pas. » Dans le domaine de l’ignominie ils n’ont pas inventé la poudre, car, déjà en 2007, un autre groupuscule du même acabit avait organisé des distributions de « soupe au cochon », finalement interdites par le Conseil d’État. Il en sera probablement de même cette fois-ci.

Le propriétaire de Marianne, le magnat tchèque Daniel Kretinsky, désirant se débarrasser du titre, a trouvé un autre milliardaire qui pourrait être intéressé par sa reprise. Il s’agit de Pierre-Édouard Stérin, le fondateur de Smartbox, qui se présente comme le leader mondial des coffrets cadeaux. Ce monsieur, entre autres spécificités, est un exilé fiscal en Belgique et se présente comme un catholique traditionaliste. Farouchement anti-IGV et partisan de « La Manif pour tous », il a participé notamment au financement de l’Institut de formation politique qui se veut un organisme de coaching pour les militants des partis de droite et d’extrême droite. Il rejoint ainsi le petit club des ultra-riches (Bouygues, Lagardère, Bolloré, Saadé, Niel, Kretinsky, Arnault, etc.) qui au fil des ans a mis la main sur l’essentiel des médias papier, radio et télé que compte le pays.