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Brèves

L’actualité en bref

Dans une interview au magazine britannique The Economist, Macron vient de déclarer qu’il faudrait envisager d’envoyer des troupes en Ukraine au cas où l’armée russe réaliserait une percée. Macron avait déjà annoncé cette éventualité. Mais, face à l’accueil réservé voire hostile des autres États européens, il n’avait pas insisté. On pouvait donc penser qu’il s’agissait de simples roulements de mécanique vite oubliés. Alors pourquoi remettre ça aujourd’hui ? Il est possible qu’il espère marquer des points en vue des élections européennes en jouant les chefs de guerre. Il n’en reste pas moins que ces menaces ne peuvent que renforcer les risques d’escalade et accentuer la montée du militarisme.

Les occupations de campus en solidarité avec la population de Gaza se multiplient aux États-Unis et font tache d’huile en France, avec les occupations successives de Sciences Po, de la Sorbonne et de l’EHESS. Ces manifestations inquiètent le gouvernement qui redoute de se retrouver face à un vaste mouvement de la jeunesse, comme cela s’est passé lors de la guerre du Vietnam. Une campagne de dénigrement systématique a été lancée et relayée par les médias. La palme peut être attribuée à France Inter qui, lors de l’émission-débat de 7 h 50 du 2 mai a invité trois intervenants, dont un spécialiste… du djihadisme, tous sur la même longueur d’ondes pour dénoncer ces occupations, les taxer d’antisémitisme et même comparer celles des étudiants américains… au maccarthysme. On mesure le sérieux de ces universitaires. Cela montre à quel point ils redoutent un soulèvement de la jeunesse contre un massacre qu’ils ne font rien pour arrêter.

Rien ne va plus au sein de l’« Association famille Mulliez », une structure qui contrôle les enseignes de la grande distribution Auchan, Leroy Merlin et Decathlon. Au moins deux héritiers de cette richissime famille ont été mis en examen pour des soupçons d’abus de confiance et blanchiment de fraude fiscale. À l’origine, c’est un ex-membre de la famille qui avait déposé plainte car s’estimant lésé par des prêts très élevés sans écrits et sans intérêts dont avaient bénéficié certains de ses parents. Mais l’enquête menée à cette occasion par le fisc a conduit à mettre en cause trois structures financières liées à la famille pour blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée, notamment par une minoration de l’impôt payé en France tout en empochant des dividendes versés à l’étranger. Mais ne jetons pas la pierre à ces malheureux richards. Leurs pratiques sont à l’exemple de celles de la majorité des grands groupes capitalistes qui fraudent, magouillent et paient peu ou pas d’impôts à travers notamment des « optimisations fiscales » mises au point par une armée d’avocats fiscalistes à leur botte. Et, dans la majorité des cas, Bercy laisse faire pour ne pas les contrarier.

« Les premiers migrants en situation irrégulière devant être expulsés vers le Rwanda ont été placés en détention à la suite d’une série d’opérations menées cette semaine à l’échelle nationale », a déclaré James Cleverly, le ministre de l’Intérieur, sans préciser le nombre de personnes concernées. Davantage d’arrestations « devraient être menées dans les semaines à venir », a-t-il ajouté. Ces mesures sont supposées lutter contre « l’immigration clandestine » et plus particulièrement contre celles et ceux qui traversent la Manche à bord d’embarcations précaires. Plus de 7 500 sont arrivés depuis le début de l’année. Le gouvernement conservateur a indiqué qu’il espérait expulser vers le Rwanda  « d’ici la fin de l’année » un groupe déjà identifié de 5 700 personnes à bord de vols commerciaux qui ont été réservés. La déportation de milliers de personnes vers l’Afrique de l’Est viole à la fois les droits des migrants et toutes les conventions internationales sur la protection des personnes. Ce qui n’empêche nullement le Premier ministre conservateur Rishi Sunak de poursuivre sa politique criminelle.

La Floride interdit depuis le 1er mai toute interruption volontaire de grossesse après six semaines, contre quinze semaines auparavant. Le gouverneur républicain Ron DeSantis est à l’origine de cette interdiction. Il avait promulgué en avril 2023 un projet de loi dans ce sens, texte validé le mois dernier par la plus haute instance judiciaire de cet État qui a cependant renvoyé la décision finale aux électeurs qui devront se prononcer sur ce point par référendum en novembre prochain. Avant l’entrée en vigueur de ce texte, la Floride faisait figure de refuge pour les femmes du sud-est des États-Unis désireuses d’avorter, une région du pays où les interdictions ou restrictions se sont multipliées. Selon les derniers sondages, la majorité des Américains sont favorables au droit l’interruption volontaire de grossesse mis à mal en juin 2022 par la Cour suprême de Washington.

Entre le 13 mars et le 7 mai 1954 se déroula un épisode majeur de la guerre d’Indochine qui devait sonner le glas de la présence de la puissance coloniale française dans la région. L’état-major de l’armée française était persuadé qu’il serait en mesure de vaincre les combattants vietnamiens du Viêt Minh, commandés par le général Giap, s’il réussissait à les faire sortir de la jungle et de les affronter en terrain découvert. Il fit alors de la cuvette de Diên Biên Phu un véritable camp retranché, doté d’un aérodrome et de puissantes pièces d’artillerie et protégé par des champs de mines et des rangées de barbelés. Mais les forces vietnamiennes, au prix d’énormes sacrifices, parvinrent finalement à vaincre l’armée coloniale. En juillet 1954 les accords de Genève entérinèrent la fin de la présence française. Mais le pays fut alors divisé en deux, de part et d’autre du 17e parallèle. Au sud l’impérialisme américain remplaça l’impérialisme français et poursuivit une guerre contre le peuple vietnamien pendant plus de 20 ans, jusqu’au 30 avril 1975. Ce n’est qu’à cette date que le dernier soldat américain quitta le pays et que s’acheva la lutte du peuple vietnamien pour son indépendance. 

La métropole européenne de Lille  – composée essentiellement des villes de Lille, Roubaix, Tourcoing et des communes voisines – a décidé de priver de subvention l’Atelier populaire d’urbanisme du Vieux-Lille, une association de soutien aux mal-logés. Motif invoqué : des membres de cette association, ainsi que des militants anarcho-syndicalistes de la Confédération nationale du travail, auraient pris fait et cause pour une famille de gens du voyage menacée d’expulsion le 20 février dernier à Wattignies. Au cours d’une altercation, selon une responsable de la métropole, des menaces verbales auraient été proférées à l’égard d’un huissier et des agents chargés de l’expulsion. Deux plaintes ont été déposées contre des gens de la communauté des gens du voyage. L’Atelier populaire a fermement démenti la version officielle de ces évènements. Mais, sans attendre, la métropole s’en est pris en toute arbitraire à l’association en la privant de moyens financiers. Les mal-logés apprécieront…

Après Arnaud Lagardère, héritier de l’empire financier du même nom, mis en examen pour abus de biens sociaux et abus de pouvoir, c’est la famille Mulliez qui fait la une de l’actualité judiciaire. Les deux héritiers du groupe qui possède entre autres la chaîne d’hypermarchés Auchan sont poursuivis pour fraude fiscale. Autrement dit, ces personnages ne se contentent pas de profiter d’un système économique, le capitalisme, qui leur a permis de s’enrichir sur le dos de salariés payés au Smic, il faut encore qu’ils trouvent le moyen de tricher en violant des lois qui leur sont pourtant très largement favorables. Ces entorses à la législation ne sont pourtant que de petites tricheries anecdotiques par rapport à tout ce qu’ils volent à la société.

Contesté et hué par les manifestants, Glucksmann, le candidat du PS aux Européennes, a dû quitter le défilé du 1er mai de Saint-Étienne. Bien qu’il n’ait pas été molesté, il n’en faut pas davantage pour soulever un torrent d’indignation dans la classe politique et les médias. Même Deffontaines, le candidat du PCF, a désavoué les militants de la jeunesse communiste qui auraient participé à ce chahut.

Mais que venait donc faire l’ancien conseiller de Saakachvili, président ripoux de Georgie, dans cette manifestation ? Glucksmann refuse de condamner clairement les massacres de Gaza et il réclame que l’État français s’engage davantage dans la guerre d’Ukraine. Le moins qu’on puisse dire est que ses positions sont très éloignées de celle qui devraient être exprimées à l’occasion de cette journée internationale de lutte des travailleurs. Il n’y a donc pas à s’étonner que ceux qui se sentent solidaires de la défense de la population de Gaza considèrent qu’il n’avait pas sa place dans la manifestation.