Alors que l’État israélien poursuit son œuvre destructrice à Gaza, des manifestations contre le pouvoir de Netanyahou ont toujours lieu à travers le globe, et même en Israël où une partie de la population n’hésite pas à s’opposer frontalement à la politique guerrière du gouvernement.
Cette opposition a pris un nouveau tournant le 26 décembre autour de la figure de Tal Mitnick, refuznik1 de 18 ans.
Un service militaire obligatoire contesté
Tous les ans, des jeunes refusent le service obligatoire. Car l’État israélien oblige sa jeunesse à un service militaire de 32 mois pour les hommes et de 24 mois pour les femmes. Cette militarisation de la jeunesse sert avant tout à maintenir la domination du gouvernement israélien sur les populations palestiniennes et à enrôler les plus jeunes dans les rouages guerriers et belliqueux de sa politique d’extrême droite. Un certain nombre de jeunes ont refusé ce service militaire dans les années précédentes : en 2001, plus de 300 avaient refusé de se battre dans les territoires palestiniens. En 2020, ils étaient plus de 60 lycéens et lycéennes à refuser le service militaire.
Une répression des refuzniks en Israël
Si Tal Mitnick, par ailleurs membre de Mesarvot Network, un réseau de jeunes opposés à l’occupation israélienne en Cisjordanie et à Gaza, n’est pas le premier à refuser ce service militaire, il est en tout cas le premier à le faire publiquement dans le cadre de cette nouvelle phase de guerre commencée le 7 octobre. Dans sa lettre du 26 décembre dernier, il affirme : « Je refuse d’être enrôlé, de participer à une guerre criminelle à Gaza. » Tal Mitnick a été condamné à 30 jours de prison. S’il devait à nouveau refuser de participer au service obligatoire à sa sortie, il pourrait être alors réexpédié en prison. En effet, en 2020 par exemple, Hallel Rabin avait été condamnée à quatre reprises à la prison pour avoir refusé de servir dans les rangs de l’armée.
Solidarité avec Tal Mitnick et ceux qui luttent Israël et en Palestine contre les politiques de Netanyahou et du Hamas
Nous exprimons évidemment notre solidarité avec Tal Mitnick, ainsi qu’avec tous les Israéliens qui s’opposent à la politique guerrière et coloniale de leur État. Dans sa lettre, le jeune homme l’affirme très clairement : « Le changement ne viendra pas de politiciens corrompus ici, ni des dirigeants du Hamas, qui sont eux aussi corrompus. Il viendra de nous, les peuples des deux nations. »
Pour contrecarrer Netanyahou, soutenu par les impérialistes occidentaux et faire face à l’impasse politique que représente le Hamas, c’est bien un mouvement de masse de la jeunesse et des travailleurs et travailleuses tant israéliens que palestiniens qui doit se mettre en mouvement pour faire cesser les atrocités et la colonisation.
Léonard Valot
1 Les refuzniks sont des citoyens israéliens qui refusent de servir dans l’armée, notamment dans les territoires palestiniens. L’objection de conscience est interdite pour les hommes en Israël et tout juste tolérée pour les femmes.