Le 13 septembre, le Premier ministre Lecornu a déclaré, lors d’une visite à l’hôpital de Mâcon, que le problème de la dette était qu’on avait « beaucoup investi dans les hôpitaux, en particulier dans les rémunérations ». Quand on voit l’état de la plupart de nos hôpitaux, les conditions de travail et les salaires des soignants, on peine à y croire. Même discours pour Agnès Buzyn, l’ancienne ministre de la Santé, qui a carrément dit que c’était la faute du Ségur si l’Etat était endetté…
La prime Ségur avait été arrachée par la mobilisation des soignants après la crise du Covid : celles et ceux qui, du fait de la casse organisée de l’hôpital par les gouvernements successifs, avaient travaillé dans les pires conditions, en première ligne, sans aucun matériel ou aux dépens de leur propre santé. Ils avaient été applaudis pendant des mois, mais le gouvernement se refusait à leur donner les moyens de travailler, des embauches, de meilleurs salaires… Alors, par la grève et la mobilisation, par des montées nationales sur Paris, les hospitaliers s’étaient fait entendre et avaient décroché cette prime, accordée à tous les professionnels des établissements de santé et des Ehpad. Manière pour le gouvernement de ne pas lâcher de vraies augmentations de salaire, certes, appuyé en cela par les directions syndicales qui avaient sifflé la fin de la mobilisation dès que possible en se satisfaisant d’une prime. Mais cela faisait bien longtemps qu’une telle somme n’avait pas été décrochée ! Venant combler le gel des salaires à l’hôpital, cette prime a d’ailleurs ensuite été pérennisée sous la forme d’un complément de traitement indiciaire (CTI).
Mais nombreux sont ceux qui dans le social ou le médico-social se sont vus refuser cette prime, alors qu’ils avaient subi les mêmes conditions extrêmes pendant le Covid… et continuent d’en pâtir ! Un arrêté d’août 2024 était censé accorder cette « prime Ségur » à l’ensemble des « oubliés du Ségur » dans le domaine du médico-social mais beaucoup continuent d’être exclus. Depuis, certains se sont mis en grève, et ont obtenu qu’elle leur soit versée. Mais bien d’autres restent laissés pour compte…
Alors il est absolument inadmissible que cette prime, devenue complément de salaire, soit supprimée ! Les coupes budgétaires, c’est toujours pour les mêmes : la santé, l’éducation… Pour les patrons, ou l’armement, le gouvernement déroule le tapis rouge et les subventions. Déjà que la colère est grande dans les hôpitaux, mais là ce serait l’attaque de trop. Montrons leur qu’on ne se laissera pas faire, les jeunes appellent à se mobiliser le 25 septembre, suivons leur exemple !