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Six blocus lycéens à Paris vendredi 19 janvier : face à la loi Darmanin-Le Pen, les jeunes maintiennent la pression !

En plus des conditions de vie précaires des immigrés et sans papiers, de l’exploitation quotidienne des travailleurs et de ce que la loi Darmanin annonce pour le reste de la classe ouvrière, de nombreux jeunes retiennent les gages donnés par le gouvernement à l’extrême droite et la prolifération de ses idées par la même occasion. Le dégoût des lycéens et lycéennes s’est rapidement matérialisé dans la lutte.

Les vacances d’hiver n’ont pas mis fin à la colère

Dans la continuation des blocus réalisés en décembre, les équipes militantes des différents lycées mobilisés se sont retrouvées dès la première semaine de la rentrée scolaire, vendredi 12 janvier, en assemblée générale pour bien débuter l’année avec la résolution de se battre contre l’extrême droite et son marchepied macroniste. Une semaine plus tard, dès six heures du matin, malgré le froid, les équipes de lycéens et lycéennes se mettaient en marche pour mener à bien les blocages sur plusieurs lycées parisiens (Sophie-Germain, Maurice-Ravel, Balzac, Victor-Hugo, Hélène-Boucher, Simone-Weil).

Ainsi, à Sophie-Germain, le blocus était entamé avant même le début des cours et la banalisation des cours obtenue face à une administration impuissante. Les BTS ont rejoint l’initiative en voyant l’ambiance du blocage. Autre victoire à Balzac, où les lycéens et lycéennes ont obtenu une salle pour organiser de prochaines assemblées générales et enraciner le mouvement dans le lycée.

À Victor-Hugo, on voyait une envie de se coordonner avec les autres lycées pour continuer la mobilisation. Les violences policières durant le dernier blocage à Sophie-Germain reviennent lors des discussions en plus de la loi Darmanin-Le Pen. Tous expriment leur aversion des politiques d’extrême droite et la nécessité d’un changement radical. Au lycée Ravel, un blocus filtrant s’est mis en place. Quelques pancartes étaient brandies et les personnes chantaient des slogans comme « liberté, égalité, sans papiers ». L’administration s’institue en auxiliaire de police en prenant des photos des élèves. Qui plus est, les professeurs appelaient les élèves par leur prénom pour aller en cours. Pour certains, un mail d’exclusion a été envoyé. Pire encore, les terminales ne pouvaient pas afficher leur soutien et étaient menacés d’être radié de Parcousup. C’est un chantage honteux et surtout un mensonge bien ficelé digne de « l’école de la confiance » de Macron.

Enfin, tout le monde s’est retrouvé comme prévu à Hélène-Boucher : plus de 250 lycéens tenaient à célébrer leur victoire contre les répressions policières et administrative, fumigènes et banderole à la main, avant de partir en manifestation dite « sauvage ». Il faut dire qu’ici, on n’est pas dans l’entre-soi bourgeois et réactionnaire du lycée Stanislas, cher à Macron et ses amis.

Après un chassé-croisé des lycéens et lycéennes avec la police qui s’est poursuivi jusqu’à la place de la Bastille, les policiers ont eu finalement recours à la violence et à la répression, malheureusement répandue contre les mobilisations lycéennes, et quatre jeunes ont fini en garde à vue.

Une première réussite à amplifier !

Cette première mobilisation réussie chez les lycéens peut donner des idées à d’autres (deux blocus lycéens à Nantes la veille), alors que les universités commencent elles aussi à se mobiliser avec de nombreuses assemblées générales à Paris 3, Paris 7, ENS Ulm, Bordeaux Montaigne (80 personnes malgré les partiels et l’absence actuelle de reprise des cours). Alors, soyons tous en manifestation ce dimanche 21 janvier contre la loi Darmanin-Le Pen, contre ce gouvernement qui pave la route à l’extrême droite mais aussi contre le patronat et la bourgeoisie avec leur système que l’on veut jeter à la poubelle.

Aujourd’hui, le milieu lycéen doit chercher à en appeler à d’autres, multiplier les initiatives dans les lycées mais aussi s’adresser à d’autres secteurs. Pour cela, il doit augmenter sa visibilité et se coordonner davantage. C’est la raison pour laquelle un appel à se retrouver dans un cortège lycéen lors de la manif parisienne du 21 janvier contre la loi Darmanin-Le Pen commence à circuler. C’est parce que de petites graines semées partout émergent des champs entiers que les lycéens et lycéennes doivent se saisir de la mobilisation. Tous peuvent être moteurs de cette bataille qui continuera au-delà du 25 janvier, après le passage de la loi auprès du Conseil constitutionnel.

Sabrina Rahoens