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Sommet des 75 ans de l’Otan : malgré les divisions, la poursuite de la militarisation du monde

Le sommet de l’Otan de 2024 s’est ouvert le 9 juillet, au moment même où, à Kiev, un nouveau bombardement russe sur un hôpital pédiatrique faisait 41 victimes. Joe Biden a promis la livraison d’un nouveau système anti-aérien Patriot. Les autres États membres de l’alliance se sont mis d’accord pour coordonner l’aide militaire à Kiev et former des militaires ukrainiens. En attendant, sur le terrain, les déploiements militaires s’intensifient.

Si ce « flanc est » de l’Otan concentre les regards des dirigeants européens, le front « indo-pacifique » reste au cœur des préoccupations américaines. L’Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande et la Corée du Sud, non membres de l’Otan, ont été invités au sommet, alors que le Japon et les Philippines, alliés importants de Washington, viennent de signer un pacte de défense permettant le déploiement réciproque de troupes. Le 17 juin dernier, un grave incident avait opposé en mer de Chine méridionale des garde-côtes chinois et des marins philippins. Et, pour couronner le tout, la veille de l’ouverture du sommet, des soldats chinois sont arrivés en Biélorussie, État grand allié de la Russie et- frontalier de l’Ukraine, pour des manœuvres militaires conjointes.

Difficile de dire ce qui va advenir. L’Otan est plus que jamais étendue, avec désormais trente-deux pays membres. Mais à l’approche des élections américaines, les déclarations de Trump sur un éventuel refus d’activer l’article 5 du traité sur la défense collective en cas d’attaque du territoire de l’un des membres, inquiètent les Européens au plus haut point.

L’intensification de la guerre en Ukraine est-elle destinée à placer chaque protagoniste dans la meilleure position dans des négociations ou prépare-t-elle une extension du conflit, y compris à d’autres pays ? Difficile de le savoir aujourd’hui, les deux étant possibles. Mais, en pratique, la constante, c’est la poursuite d’une économie de guerre, avec des budgets militaires toujours plus élevés. Les mécanismes d’un conflit ouvert entre grandes puissances ne sont sans doute pas enclenchés, mais les différents dirigeants impérialistes veulent s’y tenir prêts.

Aurélien Pérenna