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Soudan : le viol comme arme de guerre

L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch a documenté des dizaines de cas de viols collectifs et d’esclavage sexuel impliquant des femmes et des fillettes, âgées de 7 à 50 ans, victimes des Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) et leurs milices alliées dans le Sud-Kordofan, une région ravagée, comme le reste du pays, par une guerre civile entre deux généraux rivaux qui dure depuis 2023. Belkis Wille, directrice adjointe de la division « Crises et conflits » à Human Rights Watch, a expliqué que « des survivantes ont raconté avoir été victimes de viols collectifs, devant leurs familles ou pendant de longues périodes, notamment alors qu’elles étaient détenues comme esclaves sexuelles par des combattants de FSR ». Et d’affirmer que « les États membres des Nations unies et de l’Union africaine devraient agir de toute urgence pour aider les survivantes, protéger les autres femmes et filles, et garantir que justice soit rendue pour ces crimes odieux ». Un vœu pieux. Car nombre de pays (Émirats arabes unis, Qatar, Arabie saoudite, Yémen, Éthiopie, Libye…) appuient l’un ou l’autre camp dans cette guerre sanglante et ne sont pas prêts à condamner leurs alliés, quels que soient leurs crimes, d’autant plus qu’eux-mêmes sont souvent coupables des mêmes exactions.