En quête de bons coups politiques sur le terrain de l’extrême droite, Retailleau s’est trouvé une nouvelle proie: les groupes de supporters, déjà habitués à servir de rats de laboratoire aux expériences répressives.
Le ministère de l’Intérieur a sorti une liste de groupes qu’il menace de dissolution. Une sélection arbitraire, dans laquelle on retrouve pêle-mêle des groupes ultras (pas forcément ceux qui sont notoirement gangrénés par le racisme et les idées d’extrême droite) et des groupes hooligans clairement fachos. Son objectif : montrer une pseudo-fermeté dans sa campagne vers 2027. Car les spécialistes, y compris dans la police, s’accordent pour dire que ces dissolutions rendraient la gestion des tribunes plus difficile, laissant libre cours à la violence des plus nazillons.
Dès ce 1er avril, deux groupes, classés à gauche, de Saint-Étienne sont convoqués devant la Commission de prévention des violences, et leur dissolution pourrait intervenir le lendemain. Une manifestation de plusieurs milliers de personnes a eu lieu à Saint-Étienne avant le match contre le PSG le week-end dernier pour dénoncer ces mesures. Un bon réflexe que celui de la manifestation de rue pour ces ultras stéphanois. De quoi se souvenir aussi que, notamment lors des printemps arabes, certains groupes de supporters avaient joué un rôle prépondérant dans la révolution. Alors, dans les virages et surtout dans la rue, Retailleau pourrait bien encaisser une défaite cinglante de sa politique liberticide.
Patrice Thépot