Nos vies valent plus que leurs profits

Sur le campus de la fac Pasteur à Rouen, le racisme ne passera plus !

Depuis plus de trois semaines, la mobilisation ne retombe pas au campus Pasteur à Rouen suite à la colère qui a explosé après la tentative de suicide d’un étudiant, harcelé par un enseignant raciste, Sprimont (voir Révolutionnaires no 30). La semaine dernière, plus de 600 étudiants ont manifesté dans les rues et dans la fac, intervenant dans les amphis pour rallier leurs camarades.
La présidence de l’université avait organisé le même jour une conférence de presse pour tenter de désamorcer la situation, dans le secret, loin des oreilles des étudiants mobilisés. Mais les étudiants y sont allés s’inviter en cortège et ont été tenus dehors par la sécurité. Depuis le début, la présidence affiche son mépris, elle dit vouloir « ouvrir le dialogue » mais elle tente d’imposer un dialogue à sens unique…

Les étudiants n’acceptent pas qu’on muselle leur voix et se réunissent deux fois par semaine en assemblée générale. Dans les discussions, on remarque immédiatement que la situation dépasse le simple cas d’un enseignant raciste isolé, le problème est systémique, l’enseignant est coupable, l’université est coupable par sa politique d’omerta, la société est coupable parce qu’elle entretient le racisme. La fac renvoie à son soi-disant « devoir de neutralité » et à la justice bourgeoise… Mais on voit bien qu’alors qu’il y avait des signalements depuis six mois, rien n’avait été fait, alors qu’en trois semaines la colère organisée a déjà réussi à faire suspendre les cours de Sprimont !

Le cas de Pasteur n’est pas isolé, toutes les facs sont confrontées à des cas similaires, sur fond de montée générale du racisme, et d’ailleurs ça parle en AG d’étendre la mobilisation, de recenser ces cas pour lutter collectivement à grande échelle.

Le racisme est bien loin de se cantonner aux facs, Rouen en est le triste témoin. La préfecture refuse de fournir papiers, logements et scolarisation aux mineurs isolés constitués en collectif. Pour pouvoir gagner, il est important d’unir ces luttes, de créer autant de liens que possible entre les mineurs isolés et la lutte antiraciste à la fac. Lundi 31 mars, une manifestation a été organisée à l’initiative des mineurs isolés avec les étudiants mobilisés, avec l’idée de finir devant le conseil métropolitain où siège toujours Sprimont pour exiger des comptes.
Le racisme n’a pas sa place dans nos facs, ni dans la société, nous devons le combattre partout, tous et toutes ensemble !

31 mars 2025. Correspondants

Pour suivre les actions du Cuar : Collectif universitaire anti raciste (@cuar.rouen) • Photos et vidéos Instagram