Ahmed al-Charaa, le leader d’Hayat Tahrir al-Cham (HTC) continue son opération de séduction envers le monde impérialiste, tout en cherchant à renforcer le pouvoir de sa fraction face aux autres forces armées rebelles à Assad, dont il tente d’exiger la dissolution ! Parallèlement, il repousse la rédaction d’une nouvelle Constitution et la tenue d’élections à plusieurs années, le temps de cimenter son régime. Mais il n’est pas dit que la population syrienne – qui continue de payer le prix de la guerre civile à travers des pénuries en eau, électricité et prix élevés – accepte de baisser la tête face à un nouveau tyran.
Ahmed al-Charaa montre patte blanche aux occidentaux
Depuis la chute de Bachar el-Assad, le nouveau pouvoir syrien rencontre les diplomates occidentaux, turcs, saoudiens… Les puissances impérialistes, comme la France et l’Allemagne récemment en visite à Damas, sont soucieuses de « juger HTC sur ses actes ». Les dirigeants d’HTC réussiront-ils à maintenir l’ordre face au risque de conflits avec les groupes rivaux, mais surtout d’une irruption potentielle des masses populaires ?
L’ONU (à la suite des États-Unis) a retiré HTC (anciennement al-Nostra) de la liste des organisations terroristes ; Zelensky promet à la Syrie des livraisons en céréales ; mais la discussion sur le maintien ou non des sanctions économiques à la Syrie, instaurées à l’époque d’el-Assad, sert aux grandes puissances de moyen de pression. Les États-Unis, qui se placent en arbitres du jeu, ont doublé leur contingent militaire au nord de la Syrie ; l’armée israélienne a étendu son occupation du plateau du Golan après avoir bombardé l’ensemble des infrastructures militaires syriennes héritées du régime el-Assad, afin de laisser le nouveau régime syrien à sa merci.
Au nord de la Syrie, les forces kurdes résistent à l’offensive d’Erdoğan
La Turquie n’entend pas retirer ses troupes et forces supplétives de Syrie tant que le Rojava – en grande partie kurde et dirigé par le Parti de l’union démocratique (PYD), affilié au Parti des travailleurs kurdes (PKK) de Turquie – n’est pas écrasé. Pas question pour Erdoğan de laisser un embryon d’autonomie kurde au sud de sa frontière qui puisse donner des idées d’émancipation aux Kurdes de Turquie.
Quant aux puissances occidentales, si elles multiplient les déclarations hypocrites en soutien aux Kurdes, c’est surtout pour garder un pied-à-terre en Syrie… au plus proche des principales réserves d’hydrocarbure du pays.
Stéfan Ino
Toutes et tous en manifestation le 11 janvier, en soutien au peuple kurde
Le 9 janvier 2013, trois militantes kurdes étaient assassinées. Dix ans plus tard, trois autres, deux hommes et une femme, trouvaient la mort à la suite d’un attentat dans le 10e arrondissement de Paris. L’extrême droite nationaliste turque, qui s’attaque aujourd’hui aux Kurdes de Syrie, ne s’embarrasse pas des frontières et peut profiter de la complicité hypocrite des puissances occidentales, dont l’État français.
Le NPA-Révolutionnaires sera présent à la manifestation parisienne en solidarité avec le peuple kurde.
Rendez-vous le 11 janvier à 10 heures, gare du Nord