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Tandis qu’une mince couche du peuple kanak s’est enrichie, la majorité vit dans une pauvreté accrue

Depuis les accords Matignon de 1988, la situation du peuple kanak a connu une double évolution.

Une manne financière a été distribuée sur le territoire dans les trois provinces, dont deux (province Nord et province des îles), à majorité kanak, sont gérées par les indépendantistes. Le dispositif dit « 400 cadres » a permis la formation de jeunes Kanak en métropole, une université s’est développée à Nouméa…

Mais la réalité, pour une majorité de Kanak, est tout autre. L’exode rural ces trente dernières années a été massif. De nombreux jeunes et leur famille quittent les tribus pour chercher du travail à Nouméa. Les nouveaux quartiers à la périphérie de « Nouméa-la-blanche » poussent comme des champignons. Un nombre conséquent de foyers s’installent dans des baraquements précaires aux bords des routes.

Durant la même période, le mouvement indépendantiste s’est divisé, et s’est même affronté sur le terrain électoral pour la gestion des provinces et des ressources minières. Une certaine déconnexion s’opère progressivement entre les directions politiques, une « élite » sociale et politique, et le reste de la population kanak. La désillusion est grande parmi les militantes et militants indépendantistes qui ont connu les grandes révoltes des années 1980.

Marc Fouilloux

 

 


 

 

Cet article fait partie du dossier publié dans Révolutionnaires no 15.

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