Nos vies valent plus que leurs profits

Torre Pacheco, État espagnol : face au racisme de l’extrême droite, unité de classe et mobilisation massive pour combattre le fascisme dans les rues !

Article publié sur le site d’Izar (izarrevolucion.com) le 12 juillet 2025

Les ratonnades dans les rues de Torre Pacheco [province de Murcie, sud-est de l’État espagnol] révèlent la menace réelle que représente l’extrême droite. Toute la gauche politique, syndicale et associative doit s’organiser et se mobiliser de manière unitaire et massive pour lutter contre le racisme et ses instigateurs.

Izar dénonce les persécutions dont est victime la classe ouvrière immigrée, encouragées par des groupes d’extrême droite qui ont instrumentalisé l’indignation suscitée par l’agression d’un homme âgé pour attiser la haine, inciter au lynchage, pointer du doigt des familles et appeler à saccager les commerces de personnes d’origine maghrébine.

Ces faits, qui n’ont rien de spontané, s’inscrivent dans le cadre de l’agitation raciste que Vox et la droite attisent depuis des semaines, avec leurs propositions d’expulsions massives et leur discours islamophobe. De son côté, le gouvernement « progressiste », en pleine chute dans les sondages, se montre non seulement incapable de freiner la droite comme il l’avait promis, mais il lui ouvre même la voie avec ses politiques antisociales et la légitimation institutionnelle du racisme, par ses politiques de fermeture des frontières et de réarmement, ses nouveaux centres d’internement d’étrangers (CIE) et la répression policière impunie, comme nous l’avons vu avec la mort d’Abderrahim [ressortissant marocain, mort étranglé par un policier municipal hors service en juin dernier].

L’inquiétude face à la précarité est normale, lorsqu’il n’y a pas de véritable alternative de transformation sociale face à la gauche institutionnelle. Mais pointer du doigt les travailleurs migrants, comme le fait l’extrême droite, ne résout rien. Au contraire, cela nous divise et nous affaiblit, tandis que les véritables responsables du manque de ressources à Torre Pacheco et dans tous les villages agricoles – les grands propriétaires terriens, les patrons agricoles et les politiciens au service des capitalistes – continuent de nous piller, de nous exploiter et de s’enrichir de plus en plus. Ce sont les mêmes patrons qui ont incendié un entrepôt agricole à El Ejido avec 25 travailleurs à l’intérieur, qui sont responsables des incendies dans les bidonvilles de Huelva ou qui abusent sexuellement et socialement des journalières. Le problème ici n’est pas la sécurité, mais l’exploitation, la pauvreté et la précarité. Nous devons faire pression et exiger ensemble plus de moyens, de meilleurs salaires et des logements pour tous, et nous opposer massivement à ces voyous d’extrême droite qui menacent les migrants et qui veillent à ce que leurs exploiteurs et les nôtres continuent d’accumuler des profits.