
Le week-end des 27 et 28 septembre se sont une nouvelle fois tenus des rassemblements et manifestations à l’occasion de la journée mondiale pour le droit à l’avortement.
Celui-ci est attaqué, voire criminalisé comme aux États-Unis désormais, ou n’a jamais existé comme en Égypte, en Irak, au Sénégal ou aux Philippines.
D’autres le restreignent comme aux Royaume-Uni et en Inde.
En Italie, où l’extrême droite est au pouvoir, c’est la ministre de la Famille, Eugenia Roccella, qui résume le mieux l’orientation du gouvernement Meloni : « Oui, malheureusement, [l’avortement], c’est un droit. » Et si la loi 194 qui dépénalise l’avortement est toujours en vigueur, le discours de relance de la natalité bat son plein et la notion d’« objection de conscience » introduite dans la loi fait qu’aujourd’hui 70 % des gynécologues refusent aujourd’hui de pratiquer l’IVG en s’abritant derrière cette clause.
Au nom de Dieu, de la natalité, de la famille, du patriarcat et de la volonté d’assujettir les femmes, c’est leur vie même qui est en jeu. Restreindre l’accès aux IVG n’en diminue pas le nombre, mais les rend dangereuses : selon l’OMS, il s’agit de la troisième cause de mortalité maternelle dans le monde.
En France, le gouvernement a pu se draper dans un féminisme de façade en introduisant la notion d’IVG dans la Constitution. À ceci près que ce n’est pas le droit qui y est garanti, mais « la liberté » ! Ce qui n’oblige en rien l’État à assurer qu’aucune entrave ne vienne empêcher ces choix, en premier lieu l’état des hôpitaux, mais aussi la prise en charge de proximité, la baisse des subventions des plannings familiaux et l’atmosphère toujours chargée de l’idéologie du « réarmement démographique ».
La pression des militants anti-avortement est toujours plus forte, comme en témoigne leur activité sur Internet et les réseaux sociaux, mais aussi des actions symboliques devant des plannings familiaux ou des centres d’IVG. Un autre obstacle vient du fait qu’un seul laboratoire pharmaceutique, Nordic Pharma, possède le monopole de fabrication des médicaments nécessaires à la réalisation des IVG médicamenteuses, laissant à la discrétion de ses patrons la possibilité d’y donner accès ou non.
Celles et ceux qui sont descendus dans la rue ont donc eu bien raison de le faire, tant le combat pour ce droit est nécessaire dans la société capitaliste où le profit prime avant tout et où les obscurantismes et conservatismes de toutes sortes ne désarment pas.
La commission féministe du NPA-R