Éloigner les pauvres loin du centre : c’est bien une politique consciente que l’on observe dans beaucoup de grandes villes. C’est le cas à Toulouse. Plusieurs quartiers emblématiques tels qu’Arnaud-Bernard, Reynerie, Saint-Michel, Empalot, longtemps quartiers populaires où vivaient de nombreux travailleurs immigrés, sont vidés au profit d’habitants plus aisés. Entre les travaux de rénovation ou la construction d’immeubles neufs (que seuls des foyers aux revenus plus élevés peuvent se payer), et les destructions d’anciens HLM (sans solution de relogement pour tous leurs habitants), en passant par l’augmentation des loyers par les propriétaires qui bénéficient de l’attractivité de la métropole, tout est fait pour déporter les pauvres en périphérie, voire au-delà de la métropole dans les communes rurales. Sous couvert de lutter contre le trafic de drogue, les mairies de droite comme de gauche ont renforcé l’arsenal sécuritaire dans certains quartiers comme Arnaud-Bernard, installant des caméras de sécurité et des contrôles de flics permanents.
Dans le quartier du Mirail, des habitants ont appris du jour au lendemain que leur bâtiment allait être détruit, sans savoir où ils allaient être relogés. Depuis plusieurs années, une bataille est engagée contre la mairie pour faire valoir le droit des habitants à garder leur logement. Mais, au lieu de mettre en place des travaux de rénovation, la mairie et les bailleurs sociaux appliquent la stratégie de la terre brûlée : tout raser et reconstruire pour attirer des populations plus aisées. Face à la résistance des habitants, la mairie laisse pourrir la situation en n’effectuant pas de travaux de rénovation et attend que les habitants partent d’eux-mêmes, par découragement. On assiste donc à des politiques d’éloignement des classes populaires du centre-ville, afin de le rendre plus attirant pour les touristes (selon le maire de droite Moudenc !).
Correspondant