Environ 80 mineurs ont été expulsés mercredi 16 octobre du bâtiment qu’ils squattaient depuis avril dernier. Cette expulsion a eu lieu en plein après-midi (14 h 30). Du coup, des jeunes ayant plus de 18 ans ont été cueillis, dont deux envoyés au Centre de rétention administrative. Et des jeunes qui étaient sortis n’ont pas pu récupérer leurs affaires, y compris des papiers importants.
Depuis ils ont occupé l’espace Roguet, un centre culturel dépendant du conseil départemental (qui devrait, selon les droits de l’enfant, les prendre en charge tant que leur recours contre son refus de reconnaître leur minorité n’est pas jugé). Un conseiller (socialiste !) a fait semblant de négocier mais c’était juste pour attendre l’arrivée de dix cars de CRS… Les jeunes ont préféré évacuer.
Faute de mieux, ils ont tenté lundi d’établir un campement (avec des tentes d’Utopia 56) près du palais de justice. Mais le campement a tenu moins de deux heures…
Enfin, jeudi, ils pensaient avoir enfin un lieu pour vivre dans des conditions décentes : une équipe occupait depuis plus de 48 heures un hôtel fermé en 2020 et les jeunes y sont entrés accompagnés d’une dizaine de personnes tandis qu’une cinquantaine de soutiens étaient rassemblés devant l’hôtel. Mais, malgré les preuves d’occupation fournies, et après avoir soufflé le chaud et le froid, la police a chargé violemment et dégagé l’entrée avec usage de gaz poivre et matraques télescopiques. Là encore ce sont dix cars de CRS qui sont venus en renfort…
Les jeunes ont dû sortir du bâtiment, un jeune majeur a été interpellé ainsi que quatre de leurs soutiens. Aux dernières nouvelles, tous sont sortis de garde-à-vue vers 11 heures samedi.
La volonté d’empêcher ces jeunes (dont une bonne partie est scolarisée), malgré la fraîcheur des nuits, d’avoir des conditions décentes de vie est manifeste. Retailleau et son préfet s’assoient sans état d’âme sur « l’état de droit ». Leur « ordre » s’accommode très bien de la mise à la rue de milliers de personnes en France…
Félix Rolin