Le casting du nouveau gouvernement est à l’image du scénario annoncé par la nomination de Barnier à Matignon : à droite toute, très à droite même ! Un seul exemple bien révélateur : à l’Intérieur, Darmanin sera remplacé par Retailleau, catholique conservateur pratiquant, ennemi du mariage pour tous et chantre de « l’immigration zéro » ! L’alliance de fait scellée entre Macron et Le Pen se matérialise et se concrétise.
Sur le plan social, c’est la même politique menée depuis sept ans au service des riches et des patrons qui va se poursuivre. Les hauts fonctionnaires de Bercy ont préparé le budget 2025 alors que le gouvernement était considéré comme démissionnaire. Barnier n’aura qu’à valider ce budget d’austérité, prévoyant 10 à 15 milliards d’euros d’économies par rapport à celui de 2024. Il le pourra d’autant plus facilement que son directeur de cabinet à Matignon, Jérôme Fournel, est celui qu’avait Bruno Le Maire à Bercy.
Face à ce gouvernement de combat : que faire ?
Si le dégoût et la colère face à autant de provocations nous animent et nous mobilisent aujourd’hui, c’est aussi le moment de prendre conscience qu’aucun scénario alternatif ne se profile du côté parlementaire et institutionnel. Ce n’est pas avec des dirigeants socialistes comme Hollande qui promettent d’être une « opposition responsable » que nous allons nous sentir protégés des mauvais coups. Mais qui a remis en selle le PS, si ce n’est le Nouveau Front populaire ? Et qui a remis en selle Macron si ce n’est le « front républicain » face à l’extrême droite prôné par le NFP ? Non, on ne fait aucun barrage au patronat, au racisme, au sexisme, aux violences policières ou au colonialisme en s’alliant avec ceux et celles qui ont fait le lit du Rassemblement national par leurs renoncements depuis 40 ans ! L’extrême droite est même désormais en position de pivot du jeu politique, sans se mouiller à cette heure dans l’exercice du pouvoir pour espérer rafler en fin de compte la mise aux prochaines élections. Oui, il y a bien urgence encore et encore… mais arrêtons de nous faire berner par des solutions qui n’en sont pas ! C’est à nous, jeunes, travailleurs et travailleuses, privés d’emplois et retraités d’entrer en scène désormais avec un plan de bataille pour mettre le pays à l’arrêt par nos grèves et leur généralisation, nos blocages et nos manifestations. La journée de grève et de mobilisation du 1er octobre appelée par des directions syndicales doit être la plus massive possible et nous permettre de poser la première pierre à cet édifice : personne ne nous donnera par le vote ce que nous devrons arracher par la lutte.
Prenons nos luttes et nos affaires en main !
C’est quand la mobilisation et la grève se généralisent, c’est quand les travailleurs et les travailleuses se saisissent de leur propre mobilisation que ça commence à trembler là-haut. Toutes ces dernières années ont montré à quel point la capacité de mobilisation de notre camp social est sans relâche ou presque : les grèves retraites de 2019 et 2023, les Gilets jaunes, les soulèvements contre les violences policières, celles et ceux qui manifestent sans répit leur solidarité avec le peuple palestinien depuis bientôt un an… Mais aussi les mouvements de masse pour l’émancipation des femmes et l’égalité, les manifestations de la jeunesse contre la catastrophe climatique. Et ces millions de personnes qui ont montré lors du deuxième tour des législatives qu’ils refusaient de donner le pouvoir à l’extrême droite et à son racisme déchaîné.
Cette énergie militante et populaire pourrait renverser la vapeur. Il n’y a pas de fatalité, à condition de faire un choix clair : s’attaquer à la racine du problème qui désagrège la société, l’offensive patronale qui creuse les inégalités en baissant les salaires, augmente la durée et l’intensité du travail et détruit les services publics utiles à la population. Construire une réponse à la hauteur des attaques, en nous préparant à organiser la confrontation avec le monde capitaliste, voici ce que nous avons pour objectif. C’est pourquoi nous assumons notre profil communiste et révolutionnaire et notre indépendance par rapport à la gauche parlementaire : nous voulons détruire cette société et en édifier une nouvelle pour les exploités et les opprimés.
Dans les luttes de résistance quotidienne à l’exploitation patronale jusqu’aux mobilisations d’ampleur qui parfois font tomber des régimes autoritaires, le monde ne manque pas de celles et ceux qui relèvent la tête, mais plutôt de militantes et de militants qui se regroupent pour faire face à la brochette des exploiteurs et des oppresseurs qui sont bien moins nombreux que nous mais ont les clés du pouvoir. Alors, organisez-vous et rejoignez le Nouveau Parti anticapitaliste-Révolutionnaires !
(Texte d’un tract du NPA-Révolutionnaires pour les manifestations du 21 septembre 2024)