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En orchestrant son départ deux jours avant le 10, Bayrou espérait peut-être désamorcer la colère et la mobilisation contre son plan d’attaques contre les classes populaires, totalement au service des riches et des patrons. Son successeur, un clone de Macron, ex-ministre des Armées, réputé compatible avec le RN, a pour mission de nous faire avaler ce budget de guerre sociale et de guerre tout court : pas question ! Ces manœuvres précipitées n’ont pas démobilisé, au contraire. Les 80 000 flics de Darmanin non plus.
Le 10 septembre : un très bon début !
Partout dans le pays, en grève, en manifestation, sur les actions de blocage, nous avons été nombreux, tous secteurs mélangés, dans une ambiance déterminée et combative. La jeunesse était aussi présente en nombre pour exprimer un ras-le-bol général contre cette société pourrie, depuis les nouvelles attaques austéritaires jusqu’au génocide en Palestine.
Dans plusieurs villes, des milliers de personnes se sont réunies en assemblées sur les places pour discuter des suites. C’est un mouvement qui nait. À nous de le faire grandir et de lui donner la force nécessaire pour défendre nos intérêts sans rien lâcher : les intérêts du monde du travail et de la jeunesse, face au patronat et au pouvoir d’État capitaliste.
Derrière Bayrou ou son sosie Lecornu, la politique du patronat à combattre
On prend les mêmes et on recommence ! Les 44 milliards d’économies annoncés par Bayrou et que Lecornu va défendre, c’est sur notre dos : 3 000 suppressions d’emplois et le blocage des salaires dans la fonction publique, des milliards d’économies dans les hôpitaux, la réduction des remboursements des médicaments et soins, l’augmentation des impôts pour les retraités, etc. Mais, pour les patrons, ce sont 211 milliards annuels de subventions, et l’explosion du budget de l’armée au profit des Dassault, Safran, Thalès et autres. Sans oublier le vol annoncé de deux jours fériés, deux jours de travail supplémentaires, gratuits pour les patrons, après avoir déjà décidé de nous faire bosser deux ans de plus avant la retraite.
Ne laissons pas détourner notre lutte
À peine Bayrou sur le départ, ça s’est mis à frétiller chez les politiciens, à qui prendrait sa place. Tous parlent comme lui de « déficit budgétaire à résorber », d’« économies pour redresser la France ».
Le parti le plus anti-ouvrier, le RN, dont les dirigeants fréquentent et apprécient Lecornu, continue sa complicité avec les gouvernements macronistes qui ne tiennent que grâce à son soutien tacite à l’Assemblée. Promesses de démagogie renouvelée contre les travailleurs immigrés et de racisme déchaîné ! Pour faire bonne figure, le RN réclame aussi de nouvelles élections législatives, en espérant y glaner plus de députés qu’en juin 2024 et arriver aux manettes pour s’en prendre davantage encore aux services publics et aux travailleurs immigrés, histoire également de détourner notre colère vers les urnes et le Parlement.
Le socialiste Olivier Faure avait lui proposé à Macron ses services avec « seulement » 22 milliards d’économies au lieu de 44… et se dit maintenant prêt à un accord avec les macronistes !
C’est dès le lundi 8 septembre que Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, est allé discuter avec Lecornu pour lui demander… « d’écouter les Français ». Conclusion de Fabien Roussel à la suite de leur échange ? « On verra. » Voir quoi ? Que Lecornu, macroniste des premières heures, mènera la même politique patronale que ses prédécesseurs ? C’est tout vu !
La FI se donne un air plus radical en appelant à la « destitution » de Macron. Mais, législatives ou présidentielles, rien de bon ne pourra sortir d’une nouvelle campagne électorale dominée par des médias aux mains des milliardaires.
Ne comptons que sur nous-mêmes, nos luttes et notre organisation collective à la base !
Vers un mouvement d’ensemble pour dégager toutes les politiques antisociales
Il faut qu’on se donne les moyens d’aller vers un mouvement d’ensemble, une grève générale, pour en finir durablement avec ces gouvernements au service du patronat. La grève, c’est l’arme par excellence des travailleurs, celles et ceux qui produisent tout et sans qui… rien ne tourne.
Celles et ceux qui se sont mobilisés le 10 n’ont à juste titre pas attendu les consignes des sommets des appareils syndicaux, plus prompts à jouer le rôle d’interlocuteurs responsables du pouvoir et du Medef que d’organisateurs des luttes. L’intersyndicale réunie au niveau des confédérations nationales avait carrément refusé de s’associer à l’appel du 10, pour ne mettre en scène qu’une journée d’action huit jours plus tard. Alors ne leur laissons pas le gouvernail !
Oui, il faut être de nouveau massivement en grève et dans la rue le 18… mais cela ne doit pas être pour subir un énième calendrier de « journées d’actions saute-mouton » venu d’en haut qui n’est qu’une machine à perdre. Cette fois, on veut gagner et on doit s’en donner les moyens : en dirigeant nous-même nos luttes et nos grèves pour les élargir, les coordonner, les étendre d’un secteur à l’autre. Nous devons nous organiser en assemblées générales et en comités de lutte ou de grève pour décider démocratiquement de nos actions et perspectives, syndiqués et non syndiqués.
L’occasion de mettre sur la table toutes nos revendications : augmentation générale des salaires (au moins 400 euros par mois), pas de revenus inférieurs à 2000 euros net, interdiction des licenciements et embauches dans les services publics (hôpitaux, transports…), abrogation de la réforme de l’assurance chômage, retour à la retraite à 60 ans, etc. C’est toute la politique patronale qu’il faut leur faire ravaler. Et poser ouvertement la nécessité d’en finir avec la société capitaliste et d’en mettre une autre à la place, débarrassée de la misère, des guerres, de l’exploitation et du racisme !

