Télécharger en PDF le tract du 10 septembre 2025


En orchestrant son départ deux jours avant le 10, Bayrou espérait peut-être désamorcer la colère et la mobilisation contre son plan d’attaques contre les classes populaires, totalement au service des riches et des patrons. Son successeur, un clone de Macron, ministre des armées, réputé compatible avec le RN, a pour mission de nous faire avaler ce budget de guerre sociale et de guerre tout court : pas question !
Ces manœuvres précipitées n’ont pas démobilisé, au contraire. Nous sommes aujourd’hui très nombreuses et nombreux partout dans le pays, en grève, en manifestation, sur les actions de blocage, à nous retrouver dans des assemblées sur les lieux de travail ou sur les places. C’est un mouvement qui nait, à nous de le faire grandir et de lui donner la force nécessaire pour défendre nos intérêts sans rien lâcher : les intérêts du monde du travail et de la jeunesse, face au patronat et au pouvoir d’État capitaliste.
Derrière Bayrou ou son sosie Lecornu, la politique du patronat à combattre
On prend les mêmes et on recommence ! Les 44 milliards d’économies annoncés par Bayrou et que Lecornu va défendre, c’est sur notre dos : 3 000 suppressions d’emplois et le blocage des salaires dans la fonction publique, des milliards d’économies dans les hôpitaux, la réduction des remboursements des médicaments et soins, l’augmentation des impôts pour les retraités, etc. Mais, pour les patrons, ce sont 211 milliards annuels de subventions, et l’explosion du budget de l’armée au profit des Dassault, Safran, Thalès et autres. Sans oublier le vol annoncé de deux jours fériés, deux jours de travail supplémentaires, gratuits pour les patrons, après avoir déjà décidé de nous faire bosser deux ans de plus avant la retraite.
Ne laissons pas détourner notre lutte
À peine Bayrou sur le départ, ça s’est mis à frétiller chez les politiciens, à qui prendrait sa place. Tous parlent comme lui de « déficit budgétaire à résorber », d’« économies pour redresser la France ». À commencer par le socialiste Olivier Faure qui a proposé à Macron ses services avec « seulement » 22 milliards d’économies au lieu de 44… avec le succès qu’on sait !
Le parti le plus anti-ouvrier, le RN, dont les dirigeants fréquentent et apprécient Lecornu, continue sa complicité avec les gouvernements macronistes qui ne tiennent que grâce à son soutien tacite à l’assemblée. Promesses de démagogie renouvelée contre les travailleurs immigrés et de racisme déchaîné !
Pour faire bonne figure, le RN réclame aussi de nouvelles élections législatives, en espérant y glaner plus de députés qu’en juin 2024 et arriver aux manettes pour s’en prendre davantage encore aux services publics et aux travailleurs immigrés, histoire également de détourner notre colère vers les urnes et le Parlement. La FI se donne un air plus radical en appelant à la « destitution » de Macron. Mais, législatives ou présidentielles, rien de bon ne pourra sortir d’une nouvelle campagne électorale dominée par des médias aux mains des milliardaires. C’est une dangereuse illusion de penser que le débouché à nos luttes pourrait être une élection.
Non, notre force est dans nos luttes elles-mêmes. Des luttes que nous devons élargir, diriger nous-mêmes, coordonner, étendre d’un secteur à l’autre, sans attendre les consignes des sommets des appareils syndicaux, plus prompts à jouer le rôle d’interlocuteurs responsables du pouvoir et du Medef que d’organisateurs des luttes. On l’a vu avec le refus, au niveau intersyndical des confédérations nationales, de s’associer à l’appel d’aujourd’hui, pour ne mettre en scène qu’une journée d’action huit jours plus tard, le 18 septembre, sans un mot pour toutes celles et ceux qui sont déjà entrés dans la lutte pour le 10. Qu’on soit de nouveau massivement en grève et dans la rue le 18, c’est ce que nous pouvons organiser aussi, dès demain et les jours qui nous en séparent… mais cela ne doit pas être pour subir un énième calendrier de « journées d’actions saute-mouton » venu d’en haut qui n’est qu’une machine à perdre. Cette fois on veut gagner !
Dégager toutes les politiques antisociales et mettre en avant nos revendications
Oui, il faut qu’on se donne les moyens d’aller vers un mouvement d’ensemble, une grève générale, pour en finir durablement avec ces gouvernements au service du patronat qui licencient, appauvrissent les salariés, les retraités, les sans-emplois, la jeunesse, mènent la guerre aux peuples et déchaînent le racisme et le chauvinisme.
Pour cela, oui, il faut tout bloquer : sur les lieux d’études, dans les quartiers et avant tout sur les lieux de travail, faire grève durablement dans les transports, les établissements scolaires, les secteurs de l’énergie, la santé, la métallurgie, en nous organisant en assemblées générales et en comités de lutte ou de grève pour décider nous-mêmes et démocratiquement de nos actions et perspectives, syndiqués et non syndiqués.
Augmentation générale des salaires (au moins 400 euros par mois), pas de revenus inférieurs à 2000 euros net, interdiction des licenciements et embauches dans les services publics (hôpitaux, transports…), abrogation de la réforme de l’assurance chômage, retour à la retraite à 60 ans, etc. C’est toute la politique patronale qu’il faut leur faire ravaler. Et poser ouvertement la nécessité d’en finir avec cette société capitaliste et d’en mettre une autre à la place, débarrassée de la misère, des guerres, de l’exploitation et du racisme !