Employés dans le bâtiment, les restaurants, les vendanges, le nettoyage, assurant parfois des chantiers publics de la SNCF ou de la RATP, ou encore la distribution des colis à La Poste, des travailleurs et travailleuses sont pourtant maintenus dans une situation inacceptable : sans papiers. Encore plus que les autres, ils sont à la merci du non-paiement du salaire, de la mise à la porte inopinée, des brimades en tout genre. Ces salariés côtoient tous les jours, souvent dans les mêmes entreprises, d’autres salariés qui, eux, ont des papiers… et le même patron ! C’est le cas par exemple à La Poste, qui maintient sciemment des livreurs dans un statut précaire dans ses filiales de colis comme Chronopost ou DPD, se permettant de les sous-payer et de leur nier le droit à la régularisation.
À plusieurs reprises, avec le soutien de militants de la CGT, de Sud ou de la CNT, des travailleurs sans-papiers ont mené et mènent aujourd’hui des grèves pour leur régularisation : entre 2008 et 2009, une vague de grèves a impliqué plus de 6 000 travailleurs. Il en a fallu de la combativité, pour arracher des régularisations ! Depuis plus de deux ans, des livreurs de La Poste se sont engagés dans la lutte pour la carte de séjour qui leur est due, comme plus récemment, à l’automne 2023, plus de 500 intérimaires du bâtiment et même une cinquantaine de salariés d’Emmaüs. Mais le gouvernement et parfois les patrons eux-mêmes bloquent les procédures. Pour des raisons politiques, Darmanin et les préfets filent le train à l’extrême droite et manipulent une « opinion publique » qui serait contre les travailleurs étrangers.
Mais que les travailleurs aient tous les mêmes droits, à commencer par être tous régularisés, il y va de l’intérêt de tout le monde du travail ! Jamais nous n’avons été forts en étant divisés : division et exploitation patronale sont les deux bouts d’un même bâton.
Il faut exiger la régularisation de tous les sans-papiers et de leurs familles. Ils bossent et vivent ici, ils restent ici !
