Nos vies valent plus que leurs profits

Travailleurs, sauvons-nous nous-mêmes ! (L’Internationale)

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Les confédérations syndicales se sont retrouvées pour appeler ensemble à manifester dès le samedi 15 juin contre l’extrême droite. Avec prudence toutefois, sans des appels à la grève, qui auraient pu montrer la voie : la lutte contre l’extrême droite n’est pas dissociable de la lutte contre les attaques patronales, quel que soit le gouvernement qui les lance.

Une longue série d’essais non transformés

Reconnaissons que les organisations syndicales ont mis leur poids dans la balance pour manifester contre l’extrême droite. Pour autant, il ne s’agit pas d’avoir la mémoire courte et de dédouaner les dirigeants syndicaux qui portent une bonne part de la responsabilité dans la montée de l’extrême droite et de ses « solutions » démagogiques. Les idées réactionnaires fleurissent sur le brulis d’espoirs partis en fumée. C’est vrai de ceux que les travailleurs avaient placés dans les partis de la gauche. C’est vrai aussi de ceux que les travailleurs avaient placés dans les luttes et que les dirigeants syndicaux ont contribué à enliser.

Depuis 1995, les confédérations syndicales n’ont fait qu’organiser les défaites. 2003, 2010, 2023 : autant de mouvements contre les attaques contre les retraites qui ont mobilisé des millions de travailleurs et travailleuses dans les rues des mois durant. Et dont, à chaque fois, l’élan a été brisé par des directions syndicales effrayées par un essor qui pouvait devenir incontrôlable par elles, et déboucher sur une grève générale. Tout le monde se souvient que le mouvement de l’an dernier s’est prolongé sur la moitié de l’année sans que, à aucun moment, les dirigeants syndicaux aient cherché à véritablement « mettre le pays à l’arrêt », comme ils l’avaient pourtant annoncé.

Contrôler nos propres luttes

Le seul rempart contre l’extrême droite, ce sont pourtant nos manifestations et nos luttes. Mais il faudra les contrôler nous-mêmes et ne certainement pas en laisser la conduite à des dirigeants syndicaux qui, la plupart du temps, ont davantage peur des initiatives de leur base que des attaques de patrons avec lesquels ils négocient sagement des reculs à l’encontre les travailleurs !

J.-J. F.